Dans un Nigéria imaginaire, un mystérieux réseau monnaie, en vue de pratiques rituelles, des organes dérobés à l'hôpital. Le docteur Menka s'en ouvre à son plus vieil ami, Duyole Pitan-Payne, bon vivant, yoruba, ingénieur émérite. Duyole s'apprête à prendre un poste prestigieux aux Nations unies, mais il semblerait qu'on soit déterminé à l'en empêcher. Et si le docteur Menka et Duyole ne savent pourquoi, ils ignorent aussi à quel point l'ennemi est proche et féroce.
Farce littéraire, machination redoutable et réquisitoire cinglant contre la corruption des élites, Chroniques du pays des gens les plus heureux du monde est un grand roman qui signe le retour de Wole Soyinka, Prix Nobel, un des géants de la littérature mondiale.
Rédactrice en chef d'un célèbre magazine musical, Sunny S. Shelton tient un scoop : la reformation des mythiques Opal & Nev, séparés en 1970 après la mort de leur batteur lors d'une émeute raciale. Elle retrace leur histoire dans une incroyable enquête.
Fascinante immersion dans l'Amérique de la lutte pour les droits civiques, Le Dernier Revival d'Opal & Nev bouscule l'histoire du rock, écrite par les Blancs, en inventant une icône afro-punk avant l'heure.
Farouchement indépendante, à contre-courant du système, et plus vraie que nature : vous seriez son plus grand fan si elle existait vraiment.
Dans ce roman, le premier publié en Angleterre, Anita Brookner met déjà en oeuvre le thème fondamental de ses livres suivants : une femme se regarde vieillir.
Ruth Weiss, docteur ès lettres, comprend à quarante ans que la littérature a gâché sa vie. Fille unique d'une mère actrice, à la scène comme à la ville, et d'un père aussi charmant que faible, par la certitude d'être plus adulte que ses parents.
Bientôt, Maggie Cutler vient s'occuper de la maison : davantage qu'une femme de ménage, elle tient le rôle du public et assiste à toutes les représentations que la mère de Ruth, à grand renfort de Nescafé, ne plus désormais que de son lit. Bientôt aussi, Mrs Jacob apporte au père de Ruth le réconfort d'une liaison.
Ruth grandit, tombe amoureuse d'un jeune homme épris de sa propre image. Boursière en France, la littérature classique et la thèse qu'elle rédige sur Balzac lui font rencontrer le professeur Duplessis. Ruth aura avec lui une " aventure " et, avec l'amour, refera l'apprentissage de la solitude, à l'image d'Eugénie Grandet dont l'histoire la hante.
Alors que des négociations sont en cours sur l'élargissement de l'Union européenne à l'Albanie, Karl Auer, haut fonctionnaire autrichien en poste à Bruxelles, se rend à Tirana où il tombe amoureux de Baia Muniq, brillante juriste albanaise chargée des pourparlers avec la Commission européenne. Au même moment, autour du Premier ministre albanais, on travaille à améliorer l'image du pays dans l'opinion ; il faut rappeler aux Européens que le héros national albanais, Skanderbeg, n'était pas musulman mais chrétien, et fut au quinzième siècle le défenseur de la chrétienté. Son casque légendaire est conservé au Musée d'histoire de l'art de Vienne. Les Albanais n'auront qu'à réclamer solennellement la restitution de ce symbole pour que leur pays apparaisse enfin sous un jour différent. Mais voici qu'à Vienne, soudain, le casque de Skanderbeg disparaît...
Tel est le point de départ de ce roman riche en péripéties où fiction et actualité politique s'entrelacent de façon jubilatoire jusqu'à une fin ironique et imprévisible quand survient l'épidémie de Covid-19.
Après La Capitale, paru en France en 2019, L'Élargissement est le deuxième roman que l'auteur, né à Vienne en 1954, consacre à l'Europe. En cours de traduction dans une vingtaine de langues, il confirme que Robert Menasse, héritier des Lumières, est l'un des plus grands romanciers d'aujourd'hui.
Dans ce conte épique empli de merveilleux prenant sa source dans le sud de l'Inde au 14e siècle, une jeune femme nommée Pampa Kampana, habitée par une déesse, donne vie à un formidable empire dont elle verra l'apogée et la chute au terme de deux siècles et demi. Grande geste de la nature des hommes, Victory City est une tentative pour faire advenir une ville, un territoire, un monde où règnerait la tolérance et non les divisions de tous ordres, et où les femmes seraient les égales des hommes. Au carrefour de l'amour, de l'aventure et du mythe, le nouveau roman de Salman Rushdie fait le tour complet de la palette des aspirations humaines et pose la question de l'utopie et des sociétés que nous contribuons à créer. Ce faisant, il rend un hommage puissant aux pouvoirs (magiques ?) du récit.
Ni loup ni chien est un road-trip qui nous emmène au coeur du Dakota américain d'aujourd'hui.
Préface de Robert Plant Illustrations de Baudoin Dan, un vieil Indien lakota, veut écrire un livre sur son histoire et celle de son peuple. Pour ce faire, il contacte l'écrivian Kent Nerburn. Tout au long de l'expédition, qui les mène des villes délabrées des réserves indiennes jusqu'au monument historique érigé en l'honneur de Sitting Bull en passant par les prairies infinies du Dakota, Dan se livre. Tantôt incité par la situation, tantôt par un lieu, un acte ou une parole, il tisse son histoire et celle de son peuple avec une verve étonnante. Empreints de spiritualité et de douleur, mais aussi d'humour, ces récits se situent à la frontière littéraire entre les mémoires, la philosophie et l'anthropologie.
Ni loup ni chien, qui retrace le destin d'un vieil Indien lakota et de ses ancêtres, est une histoire à la fois intime et universelle revenant sur la façon - douloureuse, vorace et violente - dont les États-Unis se sont construits, histoire racontée avec simplicité, honnêteté, rage et humour. Ce n'est pas un livre sur la spiritualité indienne - même s'il en est pétri - mais bien un dialogue véridique, fougueux et réconciliateur, dont Robert Plant, l'un des membres du groupe Led Zeppelin et grand voyageur, clame qu'il en a fait son compagnon pour comprendre les États-Unis d'hier et d'aujourd'hui .
Voici un récit sans concession sur ce que fut le choc de la Première Guerre mondiale, un roman d'apprentissage où les sentiments amoureux sont magnifiés par l'urgence de vivre, ainsi qu'un manifeste féministe et pacifiste poignant. En nous décrivant l'enthousiasme et les idéaux romantiques de sa jeunesse, Vera Brittain revient sur son combat de femme pour entrer à l'université d'Oxford, sur son premier amour brisé par le destin funeste qu'allaient connaître nombre de jeunes hommes au cours de la Grande Guerre, sur son engagement comme infirmière volontaire à Malte et en France. Elle met au jour les désillusions cruelles d'une société qui peine à se projeter et à se réinventer ; elle nous raconte la culpabilité des aînés face à la tragédie dans laquelle ils ont précipité leurs enfants. Elle défend l'urgence et la nécessité d'une paix durable en oeuvrant pour la Société des Nations, sans oublier ses luttes en tant que femme de lettres. Best-seller plusieurs fois adapté à l'écran et encensé en son temps par Virginia Woolf, Mémoires de jeunesse - paru en 1933 et traduit pour la première fois en français - est l'un des grands classiques de la littérature anglaise du XX? siècle.
Finlande, début du XXe siècle. Erik Stenfors est le fils d'un riche propriétaire forestier. Tandis que son père n'aspire qu'à faire fortune en exploitant ses terres, sa mère l'initie à la beauté infinie de la nature et à ses mystères, aussi profonds que la forêt boréale. Quelques années plus tard, alors que le pays devient indépendant et plonge dans la guerre civile, Erik fait la connaissance de Lidia, jeune militante de la classe ouvrière. Cette rencontre précipite son départ dans les régions sauvages du Nord, où il se confronte au vertige de l'extrême solitude. Ainsi débute Gorge d'or, une fresque magistrale où chaque personnage voit son destin malmené par le tourbillon de l'histoire. À la fois réaliste et onirique, ce roman ne cesse d'impressionner par sa description détaillée et sensible de la nature, qui confine au mystique.
Tourmenté par la perspective d'une nécessaire mutation tant personnelle que littéraire, un narrateur qui ressemble à s'y méprendre à l'auteur se prend à observer, à travers des portes fantômes et des chambres contiguës très volatiles, des signaux constituant autant d'indices qui invariablement le ramènent à l'essence de l'écriture, à l'épisode anodin qui soudain expose toute l'ambigüité du monde. Un roman traversé par l'ombre tutélaire de Julio Cortazar.
Conçu sous la forme d'une lettre au destinataire non identifié, ce texte au ton étrangement prophétique - un homme, Korin, entre dans un buffet de gare et délivre par bribes un message énigmatique, dont la solennité contraste avec l'environnement miteux - est l'un des projets les plus ambitieux de Laszlo Krasznahorkai et particulièrement représentatif de son écriture. Conçu comme un prologue au roman Guerre & Guerre paru en grand format en 2013, il n'a jamais été inclus dans l'édition de poche et est inédit dans ce format.
Maria Luisa est une femme, belle, intelligente, au caractère fort qui doit néanmoins se débattre depuis toujours contre sa condition. Elle est retornada, née dans une ex-colonie portugaise, et en surpoids. Si son histoire peut être cachée, son poids, lui, n'en finit pas de l'encombrer et de marquer la distance entre elle et les autres. Elle est comme prisonnière d'elle-même, son corps formate ses relations professionnelles, amicales et amoureuses. Depuis son adolescence, elle subit la tête haute.
Son grand amour, passionnel et charnel, se mourra de honte et de conformisme. Sans larmoiement, ni victimisation, la narratrice dénonce le mépris et le manque de tolérance de la société tout en dévoilant les mécanismes de défense, l'humour étant l'un d'eux. Un roman bouleversant, d'une grande sensualité, à l'écriture incisive, crue et puissante.
À quarante-quatre ans, Katja se sent comme perdue au milieu d'un grand lac : son fils envolé, un mari malade, une carrière d'écrivaine qui bat de l'aile... Elle se lance dans une formation de pédicure, puis s'installe dans la banlieue de Berlin-Est, à Marzahn, où les habitants de la plus grande cité de l'ex-RDA viennent lui confier leurs pieds, usés par la vie. Tous ont besoin d'être rafistolés. Leurs pieds cabossés racontent l'histoire de petites gens, de celles qu'on n'entend jamais, des histoires miraculeuses, universelles.
Avec gaieté, humanité, Katja Oskamp cisèle des portraits authentiques, mêlant à son écriture sobre et sincère un humour subtil.
Conquest, septième roman de Nina Allan, renoue avec l'univers de La Fracture, succès de l'automne 2019 (sélectionné pour les prix Femina et Médicis étrangers).
Le petit ami de Rachel, Frank, est différent des autres garçons. Rachel aime son innocence, son intelligence hors norme et sa passion dévorante pour la musique de Jean-Sébastien Bach.
Frank se plaisait à penser qu'une partie de son cerveau ne s'activait pleinement que lorsqu'il écoutait du Bach. En tant que codeur informatique, ce qu'il perçoit d'abord, en chaque chose, ce sont les motifs et les structures.
Alors que les théories de Frank basculent peu à peu dans l'irrationnel, Rachel commence à s'inquiéter. Des gens, avec lesquels Frank dialogue sur le Net, partagent ses obsessions et veulent le convaincre qu'il a un rôle important à jouer . Malgré les craintes de Rachel pour sa sécurité, Frank est décidé à aller rencontrer ces personnes, à Paris.
Lorsque Frank disparaît, Rachel sollicite l'aide de Robin, une détective qui a quitté la police. Comme Frank, Robin est passionnée par la musique de Bach. Comme Frank, elle a des rapports obscurs avec le milieu criminel londonien.
Robin et Rachel croient découvrir l'explication des projets de Frank dans un obscur roman de science-fiction des années 1950, La Tour. Cela ne les aide pas à savoir où il se trouve, mais à mesure que leur enquête progresse elles se demandent si la folle théorie défendue par Frank - d'une guerre menée par une puissance venue d'ailleurs - n'aurait pas un fond de vérité...
Dans Conquest - son nouveau roman d'investigation, après le succès de La Fracture - Nina Allan met en scène le besoin qu'ont les humains d'établir sans cesse des liens entre les faits, de leur donner des causes, de prévoir leurs conséquences, quitte à sortir de la raison ordinaire.
DANS LA PRESSE ANGLAISE :
The Times Literary Supplement : Plus qu'un simple roman, une succession de provocations ! Conquest mérite de rendre Nina Allan célèbre.
The Guardian : Désinformation, guerre bactériologique, complotisme... Conquest est une puissante allégorie de la crise du Covid. Le meilleur roman qui soit sorti de la pandémie.
Une jeune artiste retourne dans la petite ville de B., au pied des Carpates, où elle avait passé les étés de son enfance sous le régime communiste. Ces temps ne sont plus, mais le présent n'en est pas plus riant : ses anciennes fréquentations sont tous partis à l'Ouest, et l'usine textile abandonnée. Lorsqu'un corps mutilé est découvert dans la crypte familiale, le lien est vite établi avec Vlad l'Empaleur, alias Dracula.
Tandis que les anciens cadres de B. s'affairent pour tirer profit de cette histoire de vampire, la jeune peintre fait des rencontres nocturnes avec le comte en personne.
En 1995, quelque part dans la campagne anglaise, un garçon surnommé Shy mène la bataille la plus éprouvante qui soit, celle de la dernière chance. Violent, décrocheur scolaire, il est envoyé dans une résidence pour mineurs délinquants implantée dans un manoir du XVIIe siècle, classé au patrimoine, et que dirige une équipe de jeunes travailleurs sociaux. L'École de la Dernière Chance, victime des promoteurs, va bientôt fermer. Shy décide de s'évader au milieu de la nuit, de laisser derrière lui cet endroit peuplé de jeunes diables - tantôt amis d'infortune, tantôt tortionnaires - et de s'enfoncer dans la mare voisine lesté de plusieurs kilos de pierres accrochées au dos. Au bout de la nuit, Shy se retourne alors sur sa courte vie.
Max Porter plonge, avec son écriture si singulière, dans la spirale d'un gamin que la société rejette, mettant à nu, avec une lucidité poignante - et bouleversante -, cette triple fracture à l'origine de l'échec à répétition, de la souffrance profonde et tenace, qui vous colle comme une deuxième peau. Un livre saisissant sur cette façon dont les mots nous sauvent ou nous tuent. Comment survivre lorsqu'on vous retire votre dernière chance ?
Dans les années 1920, en URSS, la famine fait rage dans la région de la Volga. Le gouvernement soviétique met sur pied des convois d'évacuation pour sauver les enfants. C'est l'un de ces trains que l'officier de l'Armée rouge Deïev prend en charge, avec à son bord cinq cents enfants, qu'il doit acheminer de Kazan, la capitale du Tatarstan, jusqu'à Samarcande. Pour atteindre le Turkestan, terre d'abondance épargnée par la famine, il faut faire un long voyage de milliers de kilomètres à travers les forêts de la Volga, les steppes de l'Oural, puis les déserts d'Asie centrale.
Au cours de ce périple, Deïev et ses passagers rencontrent des femmes et des hommes qui les aident et les nourrissent - héros du quotidien, bandits ou fonctionnaires au double visage. Avec la commissaire Blanche et l'infirmier Boug, il tente de protéger les enfants de la faim, de la soif, de la peur et du choléra. Deïev devra faire face aux fantômes de son passé, aux crimes commis au nom du pouvoir soviétique, et à la cruauté de son pays, pour lequel la vie humaine a si peu de valeur. Par son courage et sa bonté, cet homme sauve des centaines de vies ; en s'élevant contre les crimes de l'État soviétique, il montre un chemin possible vers la rédemption.
Le 3 juin 1539, le conquistador espagnol Hernando de Soto enfonce son épée dans le sol de La Florida et se proclame gouverneur officiel, adoubé par le roi Charles Quint. Au terme d'un périlleux voyage, après avoir bravé la fougue de la mer et la rage de ses ennemis, le voilà enfin face à son destin. À lui les richesses, à lui la gloire, il bâtira là une nouvelle cité qui portera son nom. Aveuglé par l'ambition, obsédé par l'or, de Soto déferle sur les terres avec ses conquistadors. Mais ces nouvelles contrées se révèlent hostiles, peuplées de Cherokees qui se battent farouchement. Face à l'avidité des espagnols, leur résistance se nourrit des mystères de la création et de mythes. Comme celui de l'Enfant Sauvage qui renaît chaque jour, et avec lui, la soif salvatrice de sang.
Explorant l'héritage de ses ancêtres cherokees, David Vann signe une oeuvre virtuose sur le choc sanglant des cultures, mêlant avec intensité l'intime à l'universel.
Que s'est-il passé dans la chambre 406 de la clinique Santa María à Santiago du Chili le 23 septembre 1973 ? C'est là un mystère qui entoure la mort de l'un des plus grands écrivains d'Amérique du Sud : Pablo Neruda.
C'est là l'histoire d'une énigme jamais résolue... jusqu'à présent et qui secoue encore l'histoire politique de ce pays.
Il était une fois une nation dont la destinée prit subitement un tournant bien peu ordinaire. Un beau jour, son roi trouva que la dictature du soleil avait assez duré, et il décida de prendre sa place. C'est ainsi que le calendrier changea de maître : lorsque le roi émergeait des bras de Morphée, une nouvelle journée pouvait commencer, avant de s'achever quand le roi se couchait. Mais lorsqu'un nouveau monarque au sommeil capricieux accède à la fonction suprême, le cours du temps se voit bouleversé comme jamais auparavant. Car si le souverain insomniaque a le pouvoir de donner naissance à un nouveau jour, il ne règne pas pour autant sur le coeur de sa bien-aimée, une source d'inquiétude qui chamboule ses nuits comme ses journées.
Après un premier roman très réussi publié en France en 2019, il nous livre cette fois-ci un conte aussi léger que profond, une réflexion politique et philosophique subtile sur le temps qui passe et les représentations qu'il charrie.
Il était une fois dans les années 1950 six jeunes filles aux doux prénoms de fleurs - Aster, Rosalind, Calla, Daphne, Iris et Hazel - qui vivaient avec leurs parents dans l'opulence d'une grande bâtisse victorienne. Mais ceci n'est pas un conte de fée : c'est l'histoire de la malédiction des soeurs Chapel.
Tout commence pourtant bien : par une noce. Mais à peine est-elle mariée, que la soeur aînée meurt mystérieusement, laissant sa famille en état de choc. Puis la deuxième connaît le même sort. Quel malheur pèse sur les Chapel ? Belinda, la mère à l'esprit torturé, hantée par les fantômes, semble pouvoir prédire leur funeste destin. Mais peut-on se fier à ce qui sort de son cerveau embrumé ? Quant à Iris, la cadette, elle est bien décidée à survivre. Quitte à devoir faire un bien sombre choix.
Roman aux accents gothiques, Les Voleurs d'innocence est l'histoire poignante de jeunes femmes déterminées à échapper à leur destin.
Au chevet de son père mourant, Atara recueille les propos confus de cet homme qui l'a élevée avec sévérité. Il l'appelle Rachel, du nom de sa mystérieuse première épouse, s'adresse à elle par une vibrante déclaration d'amour. Troublée, Atara retrouve sa trace et réveille chez cette femme âgée un douloureux passé dans la lutte armée clandestine. Rachel n'a rien oublié de ces années de résistance contre les Anglais, avant la fondation de l'État d'Israël, et surtout pas le prénom de celle qui aujourd'hui se présente à elle. Mais de qui Atara porte-t-elle le nom ? La rencontre de ces deux femmes bouleversera de façon inattendue leur existence et liera à jamais leur destin. En sondant magistralement l'âme humaine, Zeruya Shalev montre comment l'histoire collective d'une société fracturée bouscule les liens privés. De sa plume délicate et précise, elle interroge la parentalité, le couple, mais aussi la culpabilité et les silences qui régissent nos vies.
Comme un long songe d'hiver, ce nouveau roman de Han Kang nous fait voyager entre la Corée du Sud contemporaine et sa douloureuse histoire.
Un matin de décembre, Gyeongha reçoit un message de son amie Inseon. Celle-ci lui annonce qu'elle est hospitalisée à Séoul et lui demande de la rejoindre sans attendre. Les deux femmes ne se sont pas vues depuis plus d'un an, lorsqu'elles avaient passé quelques jours ensemble sur l'île de Jeju. C'est là que réside Inseon et que, l'avant-veille de ces retrouvailles, elle s'est sectionné deux doigts en coupant du bois. Une voisine et son fils l'ont trouvée évanouie chez elle, ils ont organisé son rapatriement sur le continent pour qu'elle puisse être opérée de toute urgence. L'intervention s'est bien passée, son index et son majeur ont pu être recousus, mais le perroquet blanc d'Inseon n'a pas fait le voyage avec elle et risque de mourir si personne ne le nourrit d'ici la fin de journée. Alitée, elle demande donc à Gyeongha de lui rendre un immense service en prenant le premier avion à destination de Jeju afin de sauver l'animal.
Malheureusement, une tempête de neige s'abat sur l'île à l'arrivée de Gyeongha. Elle doit à tout prix rejoindre la maison de son amie mais le vent glacé et les bourrasques de neige la ralentissent au moment où la nuit se met à tomber. Elle se demande si elle arrivera à temps pour sauver l'oiseau d'Inseon, si elle parviendra même à survivre au froid terrible qui l'enveloppe un peu plus à chacun de ses pas. Elle ne se doute pas encore qu'un cauchemar bien pire l'attend chez son amie. Compilée de manière minutieuse, l'histoire de la famille d'Inseon a envahi la bâtisse qu'elle tente de rejoindre, des archives réunies par centaines pour documenter l'un des pires massacres que la Corée ait connu - 30 000 civils assassinés entre novembre 1948 et début 1949, parce que communistes.
Impossibles adieux est un hymne à l'amitié, un éloge à l'imaginaire, et surtout un puissant réquisitoire contre l'oubli. Ces pages de toute beauté forment bien plus qu'un roman, elles font éclater au grand jour une mémoire traumatique enfouie depuis des décennies.
Traduit du coréen (Corée du Sud) par Kyungran Choi et Pierre Bisiou
Visitación Salazar est l'extravagante, gigantesque et mythique fondatrice d'un cimetière illégal aux confins de la sierra orientale et de la sierra occidentale, quelque part en Amérique latine. Il est appelé le Tiers Pays et c'est là que veut absolument se rendre une jeune migrante, Angustias Romero. Après avoir traversé clandestinement le désert et la frontière avec sa famille, cette ancienne coiffeuse, qui a tout laissé derrière elle, se retrouve seule, épuisée, complètement perdue. Elle n'a plus qu'un but : donner une digne sépulture aux siens. Or, le cacique local, les passeurs, les guérilleros, les narcotrafiquants et les militaires voudraient faire disparaître le Tiers Pays et récupérer le contrôle d'une région où tous les trafics sont possibles. Mais c'est compter sans le courage de Visitación et d'Angustias - nos deux Antigone modernes -, qui vont s'allier pour affronter, par tous les moyens, cet univers masculin de domination, de violence et de corruption. Après le succès de La fille de l'Espagnole, Karina Sainz Borgo signe ici un deuxième roman remarquable. Inspiré de faits réels, Le Tiers Pays offre une narration qui évolue au fur et à mesure que l'intrigue se développe et mélange brillamment les genres du témoignage, du thriller, du western et de la tragédie antique, avec un hommage à peine voilé à Faulkner et à Rulfo.
La guerre a une odeur et des bruits bien à elle, tout et tout le monde en sont imprégnés, les petits cheveux sur ta nuque se hérissent, l'air se raréfie et le peu qui en reste a des relents de sang et de sueur mortelle.
28 juin 1914. Tandis que l'archiduc François-Ferdinand arrive à Sarajevo en grande pompe, Rafael Pinto, Juif séfarade et apothicaire, concocte des remèdes aux herbes dans sa boutique. Pinto est loin d'imaginer qu'un conflit d'une vaste ampleur est sur le point d'embraser le monde.
Envoyé dans les tranchées en Ukraine, Pinto rejoint un bataillon bosniaque et rencontre Osman, homme d'action et conteur d'histoires. Ensemble, ils s'embarquent pour une odyssée vers l'Est, des geôles de Tachkent au désert du Taklamakan, de Shanghai bombardée à Jérusalem, et vivent un amour qui transcende les bouleversements de la première moitié du XXe siècle.
Aleksandar Hemon inscrit le destin de deux réfugiés dans la grande marche de l'histoire au fil de cette épopée romanesque.