Le livre raconte le parcours d'Abdelhakim Belhadj, 47 ans, qui a fui très jeune la répression impitoyable menée par Kadhafi contre les islamistes de son pays. Formé au djihad en Afghanistan à la fin des années 1980, il est devenu un compagnon de route de Ben Laden.
Il a créé avec quelques fidèles, eux aussi entraînés à la lutte armée en Afghanistan, le Groupe des combattants libyens (GICL) dont il deviendra l'émir sous le pseudonyme d'Abou Abdallah Sadeq. Le GICL sera inscrit sur les listes internationales du terrorisme du Conseil de sécurité des Nations-Unies comme un groupe « associé » à Al-Qaida, puis comme une « filiale ». C'est en effet le deuxième groupe armé le plus puissant né dans l'ombre d'Al-Qaida. Abdelhakim Belhadj et son groupe vont cependant se désolidariser de Ben Laden avant le 11 septembre.
Traqué par les États-Unis comme tous les djihadistes, il sera arrêté en 2004, interrogé dans une prison secrète américaine à Bangkok puis livré par la CIA au colonel Kadhafi. Condamné à mort par le régime libyen, il sort de prison en mars 2010 dans le cadre d'une réconciliation avec les islamistes menée par Seif Al-Islam Kadhafi.
En février 2011, il participe dès les premiers instants à la rébellion contre Kadhafi. La Libye est le troisième pays arabe, après la Tunisie et l'Égypte, à s'être soulevé contre son dirigeant. À la tête d'une puissante brigade de combattants, il libère Tripoli et devient gouverneur militaire de la capitale libyenne. Poste qu'il abandonnera quelques mois plus tard pour se présenter aux premières élections libres organisées en Libye.
Abdelhakim Belhadj est aujourd'hui devenu l'un des interlocuteurs les plus sollicités par les Occidentaux inquiets de l'évolution en Libye. Le républicain américain John McCain demandera ainsi à le voir.
Abdelhakim Belhadj prône aujourd'hui un combat politique dans le cadre d'un système démocratique.