Leonardo Sciascia, depuis trente ans qu'il publie, n'a jamais changé ni de style, ni de méthode, ni de sujet. Pour le plus grand plaisir esthétique, intellectuel, moral, de son public en France et dans le monde entier. Son style : celui, sec, aux mots épointés jusqu'à la transparence, d'un authentique classique moderne. Sa méthode : celle, aiguë et rusée, des investigateurs de race : la passion au service de la Raison. Son sujet : celui où l'intelligence, la création artistique comme l'organisation criminelle des pouvoirs politiques, la solitude existentielle comme les groupes d'intérêt mafieux, touchent des cimes lumineuses ou s'abîment en des labyrinthes de folie ou voguent aux coups de feu de la meurtrière {lupara} : la Sicile comme métaphore noire et blanche de notre monde. Dans {Pirandello et la Sicile}, Sciascia, à travers Pirandello, mène l'enquête au coeur de son univers culturel, social et politique, avec la maîtrise et la précellence qu'on lui a reconnues pour tous ses ouvrages (romans, récits, essais), et récemment pour {l'Affaire Moro}. Ecrit en 1960 et complété de lettres inédites pour son édition française, {Pirandello et la Sicile}, quête des origines, nous est enfin donné, qui restera comme le livre de la fascination par l'intelligence, la beauté et le mystère. Fascination à la puissance trois : Pirandello, la Sicile, Sciascia.
Un cercle de notables dans une bourgade sicilienne. Nous sommes en pleine guerre froide, en 1956 ; le spectre du communisme vient tout à coup perturber la tranquillité morbide des bourgeois conservateurs, amateurs de belles femmes et soucieux de leurs biens. C'est un sauve-qui-peut général traité avec vivacité et drôlerie. La pièce, à laquelle a contribué Antonio Di Grado, est la transformation dramaturgique de la nouvelle de Sciascia Ça y est, ils arrivent. Écrite pour être jouée sur la scène du théâtre de Catane en 1989, elle répond au projet du directeur artistique de représenter trois textes portant sur le thème de la décomposition d'une société ou de la mort. Cette comédie amère formera la trilogie sicilienne parue sous le titre de Tryptique, avec les pièces de Gesualdo Bufalino et de Vincenzo Consolo.