Je viens seulement de comprendre que j'ai vécu toutes ces années en un lieu où l'on se repaît de chair humaine depuis quatre mille ans. Mon frère venait de prendre la maison en charge lorsque notre petite soeur est morte ; qui sait s'il n'a pas mélangé sa chair à nos aliments, pour nous en faire manger à notre insu. Il se peut que, sans le savoir, j'aie mangé quelques bouchées de ma soeur, et voilà mon tour venu...^ Récit d'un délire paranoïaque tout autant que parabole ironique sur la Chine d'avant Mao, Le Journal d'un fou est la nouvelle qui rendit célèbre Lu Xun (1881-1936), premier écrivain chinois de la modernité.
Luxun (lu hsün, 1881-1936), par son talent d'écrivain autant que par son inflexible rigueur morale, domine de sa stature considérable toute la littérature chinoise de la première moitié du xxe siècle.
Elaboré à partir de cours professés dans les années vingt à l'université de pékin, voici le premier, et magistral, essai sur l'histoire de la littérature de fiction en chine : genre des plus vastes, dont le développement et les ramifications sont étudiés ici depuis les anciens mythes et légendes, en passant par les historiettes fantastiques des six dynasties, les nouvelles et contes en prose classique des tang, jusqu'aux récits, histoires et contes en langue vulgaire des époques song et yuan et aux grands romans des ming et des qing.
Ecrit en langue classique, cet ouvrage, que son auteur considérait avec une mélancolique humilité comme un simple jalon pour de futurs chercheurs, devint rapidement un classique auquel tous les spécialistes continuent à se référer. cela tient sans doute au fait qu'il fut pensé et rédigé de l'intérieur par un écrivain aussi perspicace qu'exigeant, par un pionnier, qui consacra des années de sa vie à étudier ou à traduire les oeuvres d'autrui, et qui fut lui-même grand découvreur et " repêcheur d'épaves " de la littérature des siècles passés.
Aussi luxun, servi par une culture et une mémoire confondantes, n'eut-il qu'à suivre son instinct et son goût, et son livre est-il une passionnante mise en perspective des richesses vivantes, vers ou proses, classiques ou populaires, d'un patrimoine immense ! indispensable aux étudiants, ce livre, dont l'attrait est encore accru par des extraits abondants et variés de différentes époques, est traduit pour la première fois en français.
Lu Xun l'iconoclaste (1881 - 1936) reprend les légendes chinoises les plus anciennes et les dynamite pour les mettre au service de la mission qu'il s'est assignée, celle de réformer la nation chinoise par la littérature. Son irrévérence s'attaque aussi bien aux mythes cosmogoniques les plus populaires qu'aux plus révérés des sages penseurs et empereurs de l'Antiquité... Mais ses véritables cibles sont les défauts de la société de son temps : corruption, despotisme, lâcheté, décadence. Le dernier ouvrage de fiction de Lu Xun, mort l'année suivant sa parution. Toujours terriblement actuel et prophétique. Huit récits rassemblés : Réparer les cieux, La fuite dans la Lune, Dompter les flots, En cueillant les osmondes, En forgeant les épées, Franchir les passes, Anti-guerre,Réveiller les morts.
Vengeance ! Thème favori des récits chinois de chevalerie ... Dans ce récit fantastique et sanglant, Lu Xun s'inspire d'anciennes légendes chinoises pour critiquer indirectement les moeurs tyranniques et dépravées des élites de son époque.
Ah Q, paysan sans éducation ni occupation fixe, mène une existence précaire, hébergé dans le temple des dieux du village. C'est un trublion méprisé de tous et traité de tous les noms, capable au besoin de se traiter lui-même d'insecte pour se sortir d'une mauvaise passe, mais qui cherche noise à tout le monde à tout bout de champ, et se fait rosser en conséquence. Ce pauvre hère, méprisable et pitoyable, est pour Lu Xun l'occasion d'une satire double, d'une ironie cinglante. Ainsi Ah Q est, dans l'esprit de l'auteur, emblématique de la décadence du peuple chinois et de sa mentalité, à l'orée du XXe siècle, alors que l'Empire mandchou est proche de l'effondrement : prompt à s'attaquer au plus faible, il est veule devant les plus forts et les riches dont il accepte les coups sans broncher. L'autre objet de la satire est la Révolution de 1911 elle-même, dont les conséquences à terme avaient été une déception pour Lu Xun, et qu'il considérait comme un échec. Ne peut être révolutionnaire qui veut !
Ah Q, paysan sans éducation ni occupation fixe, mène une existence précaire, hébergé dans le temple des dieux du village. C'est un trublion méprisé de tous et traité de tous les noms, capable au besoin de se traiter lui-même d'insecte pour se sortir d'une mauvaise passe, mais qui cherche noise à tout le monde à tout bout de champ, et se fait rosser en conséquence. Ce pauvre hère, méprisable et pitoyable, est pour Lu Xun l'occasion d'une satire double, d'une ironie cinglante. Ainsi Ah Q est, dans l'esprit de l'auteur, emblématique de la décadence du peuple chinois et de sa mentalité, à l'orée du XXe siècle, alors que l'Empire mandchou est proche de l'effondrement : prompt à s'attaquer au plus faible, il est veule devant les plus forts et les riches dont il accepte les coups sans broncher. L'autre objet de la satire est la Révolution de 1911 elle-même, dont les conséquences à terme avaient été une déception pour Lu Xun, et qu'il considérait comme un échec. Ne peut être révolutionnaire qui veut !
Le journal d'un fou Des notes dans un cahier, prises pendant sa maladie par un ami narrateur. Petit à petit, le monde révèle son vrai visage. La terre entière n'est peuplée que de "mangeurs d'hommes". Celui qui écrit est le dernier homme véritable. N'y a-t-il aucun espoiroe La véritable histoire de Ah Q Ah Q est un pauvre bougre de l'un de ces milliers de villages de la chine impériale. Quand rien ne va pour lui, il se persuade du contraire. Alors, quand éclate la révolution de 1911, il veut être au premier rang....Une farce burlesque sur une révolution détournée de son sens et vue du côté des plus humbles.
Luxun: 1881-1936: Le plus grand écrivain de la Chine contemporaine que Mao Tsé-Tung a qualifié de "commandant en chef de la révolution culturelle chinoise".
Cris rassemble les nouvelles de la période du 4 mai 1919 où s'épanouit le mouvement pour la Nouvelle culture, qui revendique l'usage de la langue vernaculaire et s'en prend au moralisme confucéen.
Certaines d'entre elles, comme " Le Journal d'un fou " ou " L'édifiante histoire d'A-Q ", sont devenues canoniques. D'autres, comme " Terre natale " ou " L'opéra de village ", représentent sur un mode élégiaque la Chine rurale du bas-Yangtse dans laquelle a grandi Lu Xun. Ce recueil, qui balance entre la dénonciation iconoclaste et la nostalgie d'un monde perdu, se compose donc de " cris " ambigus, dont l'auteur ne se soucie guère de savoir s'ils sont " hardis ou tristes, s'ils inspirent la haine ou le ridicule ", et dont la seule gloire sera d'éveiller une petite minorité de lecteurs à " la souffrance d'une mort imminente et irrémédiable ".
Lu Xun (Lu Hsun) is arguably the greatest writer of modern China, and is considered by many to be the founder of modern Chinese literature. Lu Xun's stories both indict outdated Chinese traditions and embrace China's cultural richness and individuality. This volume presents brand-new translations by Julia Lovell of all of Lu Xun's stories, including 'The Real Story of Ah-Q', 'Diary of a Madman', 'A Comedy of Ducks', 'The Divorce' and 'A Public Example', among others. With an afterword by Yiyun Li.