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La Gibecière à Mots
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Jack London (1876-1916) "Buck ne lisait pas les journaux et était loin de savoir ce qui se tramait vers la fin de 1897, non seulement contre lui, mais contre tous ses congénères. En effet, dans toute la région qui s'étend du détroit de Puget à la baie de San-Diégo on traquait les grands chiens à longs poils, aussi habiles à se tirer d'affaire dans l'eau que sur la terre ferme... Les hommes, en creusant la terre obscure, y avaient trouvé un métal jaune, enfoncé dans le sol glacé des régions arctiques, et les compagnies de transport ayant répandu la nouvelle à grand renfort de réclame, les gens se ruaient en foule vers le Nord. Et il leur fallait des chiens, de ces grands chiens robustes aux muscles forts pour travailler, et à l'épaisse fourrure pour se protéger contre le froid. Buck habitait cette belle demeure, située dans la vallée ensoleillée de Santa-Clara, qu'on appelle le Domaine du juge Miller." Buck, magnifique chien moitié Terre-Neuve et moitié Colley, vit royalement au côté de son maître, le juge Miller. Mais il est volé et revendu en tant que chien de traîneau...
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Jack London (1876-1916) "De chaque côté du fleuve glacé, l'immense forêt de sapins s'allongeait, sombre et comme menaçante. Les arbres, débarrassés par un vent récent de leur blanc manteau de givre, semblaient s'accouder les uns sur les autres, noirs et fatidiques, dans le jour qui pâlissait. La terre n'était qu'une désolation infinie et sans vie, où rien ne bougeait, et elle était si froide, si abandonnée que la pensée s'enfuyait, devant elle, au delà même de la tristesse. Une sorte d'envie de rire s'emparait de l'esprit, rire tragique, comme celui du Sphinx, rire transi et sans joie, quelque chose comme le sarcasme de l'Éternité devant la futilité de l'existence et les vains efforts de notre être. C'était le Wild, le Wild farouche, glacé jusqu'au coeur, de la terre du Nord. Sur la glace du fleuve et comme un défi au néant du Wild, peinait un attelage de chiens-loups. Leur fourrure, hérissée, s'alourdissait de neige. À peine sorti de leur bouche, leur souffle se condensait en vapeur, pour geler presque aussitôt et retomber sur eux en cristaux transparents, comme s'ils avaient écumé des glaçons. Des courroies de cuir sanglaient les chiens et des harnais les attachaient à un traîneau, qui suivait, assez loin derrière eux, tout cahoté." Croc-Blanc a un père loup et une mère louve et chienne. Il est né à l'état sauvage ; mais très jeune, il est confronté à l'humain et fait ainsi son éducation avec des expériences plus ou moins bonnes et des tentatives de retour à la vie sauvage...
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Robert Louis Stevenson (1850-1894) "On me demande de raconter tout ce qui se rapporte à mes aventures dans l'île au Trésor, - tout, depuis le commencement jusqu'à la fin, - en ne réservant que la vraie position géographique de l'île, et cela par la raison qu'il s'y trouve encore des richesses enfouies..." Un adolescent, Jim Hawkins, dont les parents tiennent une auberge, trouve dans le coffre d'un pensionnaire décédé la carte d'une île au trésor... En avant l'aventure ! "L'île au trésor" fait partie des romans possédant un grand nombre de traductions françaises. Celle que nous proposons est la toute première effectuée ; elle est due à André Laurie pour les éditions Hetzel.
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C'est avec ce recueil de neuf nouvelles que nous faisons connaissance du gentleman cambrioleur, Arsène Lupin. Bien qu'insaisissable de par ses multiples métamorphoses et facettes, Arsène Lupin gagne vite la faveur du public grâce à sa gouaille, sa désinvolture apparente, le fait qu'il ne s'en prend qu'aux voleurs, aux escrocs et puis... il ne tue pas ! Arsène Lupin a fait son apparition, pour la première fois, dans le magazine "Je sais tout" de juillet 1905, avec la nouvelle "l'arrestation d'Arsène Lupin".
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Victor Hugo (1802-1885) "En 1815, M. Charles-François-Bienvenu Myriel était évêque de Digne. C'était un vieillard d'environ soixante-quinze ans ; il occupait le siège de Digne depuis 1806. Quoique ce détail ne touche en aucune manière au fond même de ce que nous avons à raconter, il n'est peut-être pas inutile, ne fût-ce que pour être exact en tout, d'indiquer ici les bruits et les propos qui avaient couru sur son compte au moment où il était arrivé dans le diocèse. Vrai ou faux, ce qu'on dit des hommes tient souvent autant de place dans leur vie et surtout dans leur destinée que ce qu'ils font. M. Myriel était fils d'un conseiller au parlement d'Aix ; noblesse de robe. On contait de lui que son père, le réservant pour hériter de sa charge, l'avait marié de fort bonne heure, à dix-huit ou vingt ans, suivant un usage assez répandu dans les familles parlementaires. Charles Myriel, nonobstant ce mariage, avait, disait-on, beaucoup fait parler de lui. Il était bien fait de sa personne, quoique d'assez petite taille, élégant, gracieux, spirituel ; toute la première partie de sa vie avait été donnée au monde et aux galanteries." La route de Jean Valjean, bagnard libéré, croise celle de Mgr Myriel. Cette rencontre va transformer l'ancien bagnard qui, au regard de la loi et des gens, reste à vie un bagnard... "Fantine" est le premier tome des "Misérables"
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Alexandre Dumas (1802-1870) "Le 24 février 1815, la vigie de Notre-Dame de la Garde signala le trois-mâts le Pharaon, venant de Smyrne, Trieste et Naples. Comme d'habitude, un pilote côtier partit aussitôt du port, rasa le château d'If, et alla aborder le navire entre le cap de Morgion et l'île de Rion. Aussitôt, comme d'habitude encore, la plate-forme du fort Saint-Jean s'était couverte de curieux ; car c'est toujours une grande affaire à Marseille que l'arrivée d'un bâtiment, surtout quand ce bâtiment, comme le Pharaon, a été construit, gréé, arrimé sur les chantiers de la vieille Phocée, et appartient à un armateur de la ville. Cependant ce bâtiment s'avançait ; il avait heureusement franchi le détroit que quelque secousse volcanique a creusé entre l'île de Calasareigne et l'île de Jaros ; il avait doublé Pomègue, et il s'avançait sous ses trois huniers, son grand foc et sa brigantine, mais si lentement et d'une allure si triste, que les curieux, avec cet instinct qui pressent un malheur, se demandaient quel accident pouvait être arrivé à bord." Le jeune Edmond Dantès a tout pour être heureux : un père aimant, un patron qui lui donne sa confiance et un mariage en vue avec Mercédès... Malheureusement il fait des jaloux autour de lui ; le jour de ses noces, il est arrêté... Tome I
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Arsène Lupin ! On ne présente plus l'empereur de la cambriole, ce mystérieux personnage mi-aristo mi-populo qui est aussi à l'aise dans le haut vol que dans la résolution d'énigmes. Arsène Lupin, le gentleman-cambrioleur, se confie à nouveau à son biographe et ami : Maurice Leblanc. En neuf aventures, nous apprendrons qu'Arsène Lupin ne cambriole pas seulement les coffres... mais les coeurs aussi !
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Daniel Defoe (v. 1660-1731) "En 1632, je naquis à York, d'une bonne famille, mais qui n'était point de ce pays. Mon père, originaire de Brême, établi premièrement à Hull, après avoir acquis de l'aisance et s'être retiré du commerce, était venu résider à York, où il s'était allié, par ma mère, à la famille Robinson, une des meilleures de la province. C'est à cette alliance que je devais mon double nom de Robinson-Kreutznaer ; mais, aujourd'hui, par une corruption de mots assez commune en Angleterre, on nous nomme, nous nous nommons et signons Crusoé. C'est ainsi que mes compagnons m'ont toujours appelé. J'avais deux frères : l'aîné, lieutenant-colonel en Flandre, d'un régiment d'infanterie anglaise, autrefois commandé par le fameux colonel Lockhart, fut tué à la bataille de Dunkerque contre les Espagnols ; que devint l'autre ? j'ignore quelle fut sa destinée ; mon père et ma mère ne connurent pas mieux la mienne. Troisième fils de la famille, et n'ayant appris aucun métier, ma tête commença de bonne heure à se remplir de pensées vagabondes. Mon père, qui était un bon vieillard, m'avait donné toute la somme de savoir qu'en général on peut acquérir par l'éducation domestique et dans une école gratuite. Il voulait me faire avocat ; mais mon seul désir était d'aller sur mer, et cette inclination m'entraînait si résolument contre sa volonté et ses ordres, et malgré même toutes les prières et les sollicitations de ma mère et de mes parents, qu'il semblait qu'il y eût une fatalité dans cette propension naturelle vers un avenir de misère. Mon père, homme grave et sage, me donnait de sérieux et d'excellents conseils contre ce qu'il prévoyait être mon dessein. Un matin il m'appela dans sa chambre, où il était retenu par la goutte, et me réprimanda chaleureusement à ce sujet." 1651. Pour ne pas devenir avocat, comme le souhaitent ses parents, le jeune Robinson Crusoé s'embarque sur un navire et quitte l'Angleterre. Mais des pirates abordent le navire et Robinson devient l'esclave d'un Maure...
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Pierre Loti (1850-1923) Gaud, fille de commerçant, qui a tout perdu à la mort de son père, est amoureuse de Yann, pêcheur à la morue - un Islandais comme on les appelle, vu qu'ils partent dans le Nord affronter tous les dangers -. Combien de temps leur faudra-t-il pour s'avouer leur amour ? Les conventions sociales, les absences et la timidité de Yann, la pauvreté de Gaud, ne sont pas faites pour les réunir. Et puis c'est sans compter sur la Mer, cette maîtresse exigeante de tous les marins ! Véritable peinture du pays paimpolais, en Bretagne, et de ses habitants dont la vie est rythmée par les campagnes de pêche, les naufrages, les attentes et les inquiétudes...
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Les déboires de François Lepic (que tout le monde surnomme "Poil de Carotte" à cause de la couleur de ses cheveux) naviguant entre une mère qui ne l'aime pas, un père indolent, une soeur et un frère profitant de la situation. "Poil de carotte", c'est Jules Renard, l'enfant non désiré d'un couple qui ne s'aime pas, l'enfant mal aimé d'une mère qui exaspère tout le monde. Jules Renard aborde ce drame de l'enfance avec une bonne dose d'humour ! Mais dans un autre roman : "les cloportes", il dresse un portrait féroce et sans concession de cette mère.
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Louis Pergaud (1882-1915) "- Attends-moi, Grangibus ! héla Boulot, ses livres et ses cahiers sous le bras. - Grouille-toi, alors, j'ai pas le temps de cotainer, moi ! - Y a du neuf ? - Ça se pourrait !" A la fin du XIXe siècle, deux bandes d'écoliers de deux villages rivaux, Longueverne et Velrans, se déclarent la guerre : l'honneur du village est en jeu ! Tous les coups sont permis et la seule crainte de ces guerriers en herbe est le courroux des adultes (parents, instituteur, garde-champêtre et curé) ! Louis Pergaud, avec un humour truculent, nous dépeint une autre époque à laquelle les enfants n'étaient pas considérés comme des petits rois comme malheureusement de nos jours. "La guerre des boutons" : une "véritable tartine de compote avec un verre de grenadine" !
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Comtesse de Ségur (1799-1874) "Mme de Fleurville était la mère de deux petites filles, bonnes, gentilles, aimables, et qui avaient l'une pour l'autre le plus tendre attachement. On voit souvent des frères et des soeurs se quereller, se contredire et venir se plaindre à leurs parents après s'être disputés de manière qu'il soit impossible de démêler de quel côté vient le premier tort. Jamais on n'entendait une discussion entre Camille et Madeleine. Tantôt l'une, tantôt l'autre cédait au désir exprimé par sa soeur. Pourtant leurs goûts n'étaient pas exactement les mêmes. Camille, plus âgée d'un an que Madeleine, avait huit ans. Plus vive, plus étourdie, préférant les jeux bruyants aux jeux tranquilles, elle aimait à courir, à faire et à entendre du tapage. Jamais elle ne s'amusait autant que lorsqu'il y avait une grande réunion d'enfants, qui lui permettait de se livrer sans réserve à ses jeux favoris." L'apprentissage du bien et du mal de quatre enfants : Madeleine, Camille, Marguerite et Sophie.
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Oscar Wilde (1854-1900) "Lorsque M. Hiram B. Otis, le ministre d'Amérique, fit l'acquisition de Canterville-Chase, tout le monde lui dit qu'il faisait là une très grande sottise, car on ne doutait aucunement que l'endroit ne fût hanté. D'ailleurs, lord Canterville lui-même, en homme de l'honnêteté la plus scrupuleuse, s'était fait un devoir de faire connaître la chose à M. Otis, quand ils en vinrent à discuter les conditions. - Nous-mêmes, dit lord Canterville, nous n'avons point tenu à habiter cet endroit depuis l'époque où ma grand'tante, la duchesse douairière de Bolton, a été prise d'une défaillance causée par l'épouvante qu'elle éprouva, et dont elle ne s'est jamais remise tout à fait, en sentant deux mains de squelette se poser sur ses épaules, pendant qu'elle s'habillait pour le dîner. "Je me crois obligé à vous dire, M. Otis, que le fantôme a été vu par plusieurs membres de ma famille qui vivent encore, ainsi que par le recteur de la paroisse, le révérend Auguste Dampier, qui est un agrégé du King's-College, d'Oxford. "Après le tragique accident survenu à la duchesse, aucune de nos jeunes domestiques n'a consenti à rester chez nous, et bien souvent lady Canterville a été privée de sommeil par suite des bruits mystérieux qui venaient du corridor et de la bibliothèque." Recueil de 4 nouvelles ironiques et très "british"... "Le fantôme de Canterville" - "Le crime de lord Arthur Savile" - "Le modèle millionnaire" - "Un sphinx sans secret"
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Charles Dickens (1812-1870) "Parmi les divers monuments publics qui font l'orgueil d'une ville dont, par prudence, je tairai le nom, et à laquelle je ne veux pas donner un nom imaginaire, il en est un commun à la plupart des villes grandes ou petites : c'est le dépôt de mendicité. Un jour, dont il n'est pas nécessaire de préciser la date, d'autant plus qu'elle n'est d'aucune importance pour le lecteur, naquit dans ce dépôt de mendicité le petit mortel dont on a vu le nom en tête de ce chapitre. Longtemps après que le chirurgien des pauvres de la paroisse l'eut introduit dans ce monde de douleur, on doutait encore si le pauvre enfant vivrait assez pour porter un nom quelconque : s'il eût succombé, il est plus que probable que ces mémoires n'eussent jamais paru, ou bien, ne contenant que quelques pages, ils auraient eu l'inestimable mérite d'être le modèle de biographie le plus concis et le plus exact qu'aucune époque ou aucun pays ait jamais produit. Quoique je sois peu disposé à soutenir que ce soit pour un homme une faveur extraordinaire de la fortune, que de naître dans un dépôt de mendicité, je dois pourtant dire que, dans la circonstance actuelle, c'était ce qui pouvait arriver de plus heureux à Olivier Twist..." Roman le plus célèbre de Charles Dickens : les tribulations d'un jeune orphelin au XIXe siècle...
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James Oliver Curwood (1878-1927) "Silencieux et immobile comme un grand roc teinté de roux, Tyr laissait errer son regard sur l'étendue de son domaine. Il n'avait pas la vue perçante ; les grizzlys ont des yeux trop petits et trop écartés pour bien voir. À une distance d'un demi-mille, il eût certes pu distinguer une chèvre alerte des « Rocheuses » ou bien un mouton de montagne ; mais, par delà, le monde pour lui n'était plus qu'un vaste mystère, un brouillard léger de soleil ou bien un rideau de ténèbres. Grâce à Dieu, pour sa sauvegarde, son ouïe très fine, son odorat particulièrement développé, lui avaient permis d'estimer à coup sûr ce qui se passait hors de son champ de vision. S'il s'immobilisait ainsi, c'est que montait de la vallée et lui parvenait aux narines une senteur inusitée, une odeur qui ne s'associait avec aucun de ses souvenirs et qui l'émouvait étrangement. En vain son esprit lent de brute avait cherché à la comprendre." Thyr est un puissant grizzly qui arpente son territoire en quête de nourriture. Il fait partie de ces grizzlys qui n'hésitent pas à chasser le gros gibier. Mais quel est donc ce fumet inconnu ? Il provient de deux chasseurs, Jim Langdon et Bruce... Un bras de fer va opposer le grizzly aux deux chasseurs...
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Comtesse de Ségur (1799-1874) "Ma bonne, ma bonne, dit un jour Sophie en accourant dans sa chambre, venez vite ouvrir une caisse que papa m'a envoyée de Paris ; je crois que c'est une poupée de cire, car il m'en a promis une. LA BONNE : Où est la caisse ? SOPHIE : Dans l'antichambre : venez vite, ma bonne, je vous en supplie. La bonne posa son ouvrage et suivit Sophie à l'antichambre. Une caisse de bois blanc était posée sur une chaise ; la bonne l'ouvrit. Sophie aperçut la tête blonde et frisée d'une jolie poupée de cire ; elle poussa un cri de joie et voulut saisir la poupée, qui était encore couverte d'un papier d'emballage. LA BONNE : Prenez garde ! ne tirez pas encore ; vous allez tout casser. La poupée tient par des cordons. SOPHIE : Cassez-les, arrachez-les ; vite, ma bonne, que j'aie ma poupée. La bonne, au lieu de tirer et d'arracher, prit ses ciseaux, coupa les cordons, enleva les papiers, et Sophie put prendre la plus jolie poupée qu'elle eût jamais vue. Les joues étaient roses avec de petites fossettes ; les yeux bleus et brillants ; le cou, la poitrine, les bras en cire, charmants et potelés. La toilette était très simple : une robe de percale festonnée, une ceinture bleue, des bas de coton et des brodequins noirs en peau vernie." Sophie est une petite fille de 4 ans, curieuse, aventureuse mais désobéissante. Elle commet sans cesse des bêtises avec son cousin Paul malgré que celui-ci, guère plus âgé qu'elle, essaie de lui montrer le droit chemin...
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Comtesse de Ségur (1799-1874) "M. et Mme Gargilier étaient seuls dans leur salon ; leurs enfants, Simplicie et Innocent, venaient de les quitter pour aller se coucher. M. Gargilier avait l'air impatienté ; Mme Gargilier était triste et silencieuse. « Savez-vous, chère amie, dit enfin M. Gargilier, que j'ai presque envie de donner une leçon, cruelle peut-être, mais nécessaire, à cette petite sotte de Simplicie et à ce benêt d'Innocent ? - Quoi ? Que voulez-vous faire ? répondit Mme Gargilier avec effroi. - Tout bonnement contenter leur désir d'aller passer l'hiver à Paris. - Mais vous savez, mon ami, que notre fortune ne nous permet pas cette dépense considérable ; et puis votre présence est indispensable ici pour tous vos travaux de ferme, de plantations. - Aussi je compte bien rester ici avec vous. - Mais comment alors les enfants pourront-ils y aller ? - Je les enverrai avec la bonne et fidèle Prudence ; Simplicie ira chez ma soeur, Mme Bonbeck, à laquelle je vais demander de les recevoir chez elle en lui payant la pension de Simplicie et de Prudence, car elle n'est pas assez riche pour faire cette dépense. Quant à Innocent, je l'enverrai dans une maison d'éducation dont on m'a parlé, qui est tenue très sévèrement, et qui le dégoûtera des uniformes dont il a la tête tournée." Innocent et Simplicie sont deux jeunes adolescents qui en ont marre de vivre à la campagne. Paris ! ils n'ont que cela à la bouche. M. et Mme Gargilier, leurs parents, n'en peuvent plus et décident d'envoyer les deux enfants à la capitale. Innocent ira en pension et Simplicie chez Mme Bonbeck, la soeur de M. Gargilier...
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Johann David Wyss (1743-1818) "La tempête durait depuis six mortels jours, et, le septième, sa violence, au lieu de diminuer, semblait augmenter encore. Elle nous avait jetés vers le S.-O., si loin de notre route, que personne ne savait où nous nous trouvions. Les passagers, les matelots, les officiers étaient sans courage et sans force ; les mâts, brisés, étaient tombés par-dessus le bord ; le vaisseau, désemparé, ne manoeuvrait plus, et les vagues irritées le poussaient çà et là. Les matelots se répandaient en longues prières et offraient au Ciel des voeux ardents ; tout le monde était du reste dans la consternation, et ne s'occupait que des moyens de sauver ses jours. « Enfants, dis-je à mes quatre fils effrayés et en pleurs, Dieu peut nous empêcher de périr s'il le veut ; autrement soumettons-nous à sa volonté ; car nous nous reverrons dans le ciel, où nous ne serons plus jamais séparés. » Cependant ma courageuse femme essuyait une larme, et, plus tranquille que les enfants, qui se pressaient autour d'elle, elle s'efforçait de les rassurer, tandis que mon coeur, à moi, se brisait à l'idée du danger qui menaçait ces êtres bien-aimés. Nous tombâmes enfin tous à genoux, et les paroles échappées à mes enfants me prouvèrent qu'ils savaient aussi prier, et puiser le courage dans leurs prières. Je remarquai que Fritz demandait au Seigneur de sauver les jours de ses chers parents et de ses frères, sans parler de lui-même." Lors d'une tempête, à bord du navire qui l'amène en Australie, une famille suisse (le père, la mère et les quatre fils) est "oubliée" par l'équipage qui abandonne le bateau. Elle réussit à quitter l'épave et rejoindre une île. La vie de robinson commence...
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Comtesse de Ségur (1799-1874) "Christine était venue passer sa journée chez sa cousine Gabrielle ; elles travaillaient toutes deux avec ardeur, pour habiller une poupée que Mme de Cémiane, mère de Gabrielle et tante de Christine, venait de lui donner : elles avaient taillé une chemise et un jupon, lorsqu'un domestique entra. "Mesdemoiselles, Mme de Cémiane vous demande au jardin, sur la terrasse couverte. GABRIELLE : Faut-il y aller tout de suite ? Y a-t-il quelqu'un ? LE DOMESTIQUE : De suite, mademoiselle ; il y a un monsieur avec madame. GABRIELLE : Allons, Christine, viens. CHRISTINE : C'est ennuyeux ! je ne pourrai pas habiller ma poupée, qui est nue et qui a froid. GABRIELLE : Que veux-tu ! il faut bien aller joindre maman, puisqu'elle nous fait demander. CHRISTINE : Moi, seule à la maison, je ne pourrai pas l'habiller ; je ne sais pas travailler. Mon Dieu ! que je suis malheureuse de ne savoir rien faire." François de Nancé est un jeune garçon de 10 ans. Il est devenu bossu à la suite de chute. Il fait la connaissance de Christine de Saint-Orme, plus jeune que lui, délaissée par ses parents et la victime d'une gouvernante tyrannique...
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Comtesse de Ségur (1799-1874) "Tout était en l'air au château de Fleurville ; Camille et Madeleine de Fleurville, Marguerite de Rosbourg, et Sophie Fichini, leurs amies, allaient et venaient, montaient et descendaient l'escalier, couraient dans les corridors, sautaient, riaient, criaient, se poussaient. Les deux mamans, Mme de Fleurville et Mme de Rosbourg, souriaient à cette agitation qu'elles ne partageaient pas, mais qu'elles ne cherchaient pas à calmer ; elles étaient assises dans un salon qui donnait sur le chemin d'arrivée. De minute en minute, une des petites filles passait la tête à la porte et demandait : « Eh bien ! arrivent-ils ! - Pas encore, chère petite, répondait une des mamans. - Ah ! tant mieux, nous n'avons pas encore fini. » Et elle repartait comme une flèche. « Mes amies, ils n'arrivent pas encore ; nous avons le temps de tout finir." Ce sont les grandes vacances ! Au château de Fleurville, c'est le branle-bas de combat... Les "petites filles modèles" attendent impatiemment l'arrivée des cousins ! Que de bonheur et d'aventures en perspective ! Elles ne croient pas si bien dire...
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Johann Wolfgang von Goethe (1749-1832) "La Pentecôte, cette fête charmante, était arrivée ; les champs et les bois se couvraient de verdure et de fleurs ; sur les collines et sur les hauteurs, dans les buissons et dans les haies, les oiseaux, rendus à la joie, essayaient leurs gaies chansons ; chaque pré fourmillait de fleurs dans les vallées odorantes ; le ciel brillait dans une sérénité majestueuse et la terre étincelait de mille couleurs. Noble, le roi des animaux, convoque sa cour ; et tous ses vassaux s'empressent de se rendre à son appel en grand équipage ; de tous les points de l'horizon arrivent maints fiers personnages, Lutké la grue et Markart le geai, et tous les plus importants. Car le roi songe à tenir sa cour d'une manière magnifique avec tous ses barons ; il les a convoqués tous ensemble, les grands comme les petits. Nul ne devait y manquer et cependant il en manquait un : Reineke le renard, le rusé coquin, qui se garda bien de se rendre à l'appel, à cause de tous ses crimes passés. Comme la mauvaise conscience fuit le grand jour, le renard fuyait l'assemblée des seigneurs. Tous avaient à se plaindre ; ils étaient tous offensés ; et, seul, Grimbert le blaireau, le fils de son frère, avait été épargné. Ce fut le loup Isengrin qui porta le premier sa plainte, accompagné de ses protecteurs, de ses cousins et de tous ses amis. Il s'avança devant le roi et soutint ainsi l'accusation : "Très gracieux seigneur et roi, écoutez mes griefs ! Vous êtes plein de grandeur et de noblesse ; vous faites à chacun justice et merci : veuillez donc être touché de tout le mal que j'ai souffert, à ma grande honte, de la part de Reineke..." Reineke le renard est accusé d'une multitude de crimes. Le roi Lion envoie Brun l'ours chercher Reineke afin qu'il s'explique.et soit jugé. Mais c'est sans compter sur les viles ruses de Reineke : Brun l'ours frôle la mort... Fable.
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George Sand (1804-1876) "Eh bien, allons le chercher, dit mon ami, tout réjoui d'avance ; et demain tu écriras son récit pour faire suite, avec "La mare au diable" et "François le champi", à une série de contes villageois, que nous intitulerons classiquement "Les veillées du chanvreur." George Sand n'a écrit que trois romans pour cette série. Ce sont ces trois romans que nous republions sous le titre : "Les veillées du chanvreur". "La mare au diable" : Poussé par son beau-père, Germain doit se remarier. Veuf et père de trois jeunes enfants, il n'accepte que pour le bien-être de ces derniers. Il s'en va rencontrer une veuve, dans un village non loin, et en profite pour accompagner une jeune bergère, Marie, chez son nouveau maître. Ils sont rattrapés en chemin par Petit Pierre, le plus jeune des enfants de Germain, qui ne veut pas quitter son père... "François le champi" : François La Fraise est un enfant abandonné (champi en vieux français) et n'a de cesse de rendre heureuse la femme qui le considère comme un fils : Madeleine dont il tombe amoureux en grandissant. Bon travailleur, garçon sage, il diffère des autres champis que l'on dit paresseux, menteurs, voleurs... "La petite Fadette" : Quelque part dans le Berry, Landry et Sylvain sont jumeaux et inséparables. Mais Landry doit partir travailler dans une autre ferme que celle de leurs parents, laissant en grande souffrance Sylvain. Un jour où ce dernier disparaît, Landry le retrouve grâce à Fanchon Fadet, surnommée la petite Fadette, une fille maigre et sale qui se comporte comme un garçon...
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H. - G. Wells (1866-1946) "En m'asseyant ici pour écrire, à l'ombre d'une treille, sous le ciel bleu de l'Italie méridionale, il me vient à l'esprit, avec une sorte de naïf étonnement, que ma participation aux stupéfiantes aventures de M. Cavor fut, en somme, le résultat du plus simple accident. La chose eût pu advenir à n'importe quel autre individu. Je tombai au milieu de tout cela à une époque où je me croyais à l'abri des plus infimes possibilités d'expériences troublantes. J'étais venu à Lympne parce que je m'étais imaginé que Lympne devait être le plus paisible endroit du monde. « Ici, au moins, m'étais-je dit, je trouverai le calme si nécessaire pour travailler. » Ce livre en est la conséquence, tant la Destinée se plaît à embrouiller les pauvres petits plans des hommes. Je puis, peut-être, dire ici que je venais alors de perdre de grosses sommes dans certaines entreprises malheureuses. Entouré maintenant de tout le confort de la richesse, j'éprouve un certain plaisir à faire cet aveu. Je veux même admettre encore que j'étais, jusqu'à un certain point, responsable de mes propres désastres. Il se peut que, pour diverses choses, je sois doué de quelque capacité, mais la conduite des affaires n'est certes pas de ce nombre. En ce temps-là j'étais jeune - je le suis encore, quant aux années - mais tout ce qui m'est arrivé depuis a effacé de mon esprit ce qu'il y restait de trop juvénile. Que j'en aie acquis quelque sagesse est une question plus douteuse... Il n'est pas nécessaire d'entrer dans le détail des spéculations qui me débarquèrent à Lympne, dans le comté de Kent." M. Bedford s'installe dans une petite ville calme pour écrire LE drame qui renflouera ses caisses. Il fait la connaissance d'un voisin très particulier dont le comportement est étrange : c'est le savant Cavor. Celui-ci tente de mettre au point un métal, la cavorite, qui lui permettra de circuler dans l'espace et pourquoi pas... aller dans la lune...
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Alexandre Dumas (1802-1870) "Aux premières heures d'une belle matinée du mois d'août, Robin Hood, le coeur en joie et la chanson aux lèvres, se promenait solitairement dans un étroit sentier de la forêt de Sherwood. Tout à coup, une voix forte et dont les intonations capricieuses témoignaient d'une grande ignorance des règles musicales, se mit à répéter l'amoureuse ballade chantée par Robin Hood. - Par Notre Dame ! murmura le jeune homme, en prêtant une oreille attentive au chant de l'inconnu, voilà un fait qui me paraît étrange. Les paroles que je viens d'entendre chanter sont de ma composition, datent de mon enfance, et je ne les ai apprises à personne. Tout en faisant cette réflexion, Robin se glissait derrière le tronc d'un arbre, afin d'y attendre le passage du voyageur. Celui-ci se montra bientôt. Arrivé en face du chêne au pied duquel Robin s'était assis, il plongea ses regards dans la profondeur des bois. - Ah ! ah ! dit l'inconnu en apercevant à travers le fourré un magnifique troupeau de daims, voici d'anciennes connaissances ; voyons un peu si j'ai encore l'oeil juste et la main prompte. Par saint Paul ! je vais me donner le plaisir d'envoyer une flèche au vigoureux gaillard qui chemine si lentement. " Suite de "Le prince des voleurs"