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Quel chef d'oeuvre : l'horreur dans le Frankenstein n'est jamais recherchée pour elle-même - elle ne déborde jamais dans le texte : elle est effrayante, mais absolument. Elle tue, cependant. Et son inventeur en sera l'ultime victime. On ne triche pas avec ce qui est réservé à Dieu : créer l'homme. Le sous-titre : Frankenstein, ou le Prométhée moderne.
On est en 1818, quand Mary Shelley nous offre cette création-monde. Tout ce qui bientôt fera l'art romantique. Héros mangés d'art. Et la passion du voyage : dans ce roman incroyable on parcourt toute l'Europe de cette aristocratie nomade, Genève ou le Rhin, les Alpes ou l'Italie. Et puis cette longue remontée vers l'Écosse des malédictions.
Un défi tout aussi formel : jeu multiple d'emboîtements, de récits interposés, jusqu'à ce moment magnifique où le monstre lui-même se met à partler dans le livre. Mais pour dire comment il s'y est pris pour apprendre à parler et à lire. C'est à en pleurer : lui-aussi est victime de sa violence, avant de la renverser en menace.
Alors qu'elle est belle, cette échappée d'un bateau vers le pôle Nord, embarquant Frankenstein à la poursuite de son propre monstre, l'être sans nom qu'il a formé de ses mains pour défier la mort.
Vous l'avez déjà lu trois fois, l'inimitable roman de Mary Shelley, dans les vieux livres de l'adolescence ? Eh bien ça fera quatre. Et l'enchantement garanti, le frémissement aussi.
FB -
Relier l'Angleterre au continent a été un rêve pendant des siècles, jusqu'à l'inauguration le 6 mai 1994 du tunnel sous la Manche. En 1921, Maurice Leblanc, créateur d'Arsène Lupin, propose, dans Le Formidable événement, un moyen plus rapide et plus naturel ; la disparition de la Manche !
Même si elle reste rare, l'idée d'un assèchement d'une mer pour découvrir - ou conquérir - de nouveaux territoires n'est pas absente de la science fiction ; citons L'Homme qui supprima l'Océan Atlantique d'Octave Joncquel ou Les Buveurs d'océans de H-G. Magog dans lequel un méchant Japonais projette de supprimer l'océan Pacifique afin d'offrir à son pays de nouveaux et riches territoires !
Chez Maurice Leblanc, nulle intervention humaine. Des signes avant-coureurs ont bien alerté la population et les autorités mais la disparition subite de la Manche - le tunnel qui existe au début du roman s'effondre lui aussi - suite à un séisme prend tout le monde de court. Les territoires qui apparaissent se transforment immédiatement en un véritable Far-West où pullulent les aventuriers les plus immoraux à la recherche des trésors engloutis depuis des siècles et l'on assiste à une véritable pluie d'or qui rend fou. Le héros, Simon Dubosc, à la recherche de la jeune femme élue de son coeur et qu'il doit conquérir à la manière d'un preux chevalier, aidé par un authentique Indien d'Amérique, explore la nouvelle contrée et doit lutter dans ce monde post-apocalyptique où seule règne la loi du plus fort.
Cette incursion de Maurice Leblanc dans la science fiction fut publiée à l'origine dans la revue Je Sais tout, qui accueillait aussi Arsène Lupin, en octobre et novembre 1920 avant de paraître l'année suivante aux éditions Pierre Lafitte. Plusieurs éditions se succédèrent jusqu'en 1941 (chez Hachette qui avait repris le catalogue des éditions Lafitte), puis entre 1941 et 2011 seulement trois éditions furent publiées.
La présente édition propose le découpage de l'édition pré-originale Je Sais Tout.
Philippe Ethuin (extrait de la présentation) -
Au bout de la jetée : la fin du voyage, le domaine que j'aurais voulu sans partage, de l'eau, des bêtes marines, des oiseaux et de la sauvagine.
Sur cette frontière, un cyclope, le phare des Onglous, veille de son oeil rouge le Canal du Midi et mon étang de Thau. Au loin, la colline de Sète allume ses milliers de lanternes et les vagues se brisent à nos pieds sur les rochers. Du haut de mes vingt ans, me voilà chef de bande : à ma gauche Aristide, le géant simplet, qui m'est tombé dans les bras comme un grand gamin quand le vieux Manuel s'est pendu ; à ma droite, Malika, notre lionne boiteuse, notre amoureuse, arrivée sans crier gare et chamboulant notre fragile équilibre. Ça sonne paisible, mais dans la nuit habitée de la lagune, autour de notre cabane de bric et de broc, un monstre rôde et des gamines s'évaporent dans la nature...
Retrouvez Mô dans le deuxième tome de cette saga à la croisée du polar et du fantastique : adieu l'enfance adieu les vignes, voici venu le temps de la plongée et de l'aventure, du doute et de l'obscurité...
Rendez-vous sur http://lasagademo.publie.net ! -
JOHN-ANTOINE NAU
L'Académie Goncourt, qui, pour la première fois, décernait son prix annuel, a porté la majorité de ses suffrages sur John-Antoine Nau, dont le premier roman, Force ennemie, a paru en 1903.
Ce lauréat est le moins parisien de nos hommes de lettres. Il débuta dans la vie comme pilotin sur le trois-mâts Marie-Auger, fut aide-commissaire sur le transatlantique Le France, quitta la marine et habita San-Francisco, Haïti, la Martinique, les Baléares, Ténériffe récemment encore, il était jardinier en Andalousie. De loin en loin, La revue blanche publiait de Nau des nouvelles exotiques Corvée d'eau, les Trois Amours de Benigno Reyes.
Il vient de terminer, en société avec J. W. Bienstock, la traduction au Journal d'un Écrivain, de Dostoïevski.
Depuis quelques mois, ce garçon aux cheveux plantés comme des soies, à la barbe frisée, au nez romain, eux yeux de charbon, au masque boucané, et qui dissimule sa timidité en roulant perpétuellement des cigarettes dont il tire trois bouffées, réside enfin en France, à Saint-Tropez, le petit port provençal. Rarement l'a-t-on vu à Paris. L'intrigue n'est donc pour rien dans son aventure d'hier soir. La bonne conduite littéraire non plus, car Force ennemie n'est pas de ces livres neutres qui plaisent vaguement à tout le monde parce que, bénins, ils ne heurtent l'esthétique de personne.
Ce livre, d'ailleurs indemne de tout pédantisme et de toute sensiblerie, a pour héros un fou à périodes de lucidité dont la personnalité se dédouble, se détriple, et dont le corps sert parfois d'habitacle à un transfuge de la lugubre planète Tkoukra, un certain Kmôhoûn, conseilleur d'actes forcenés. Nau a su ordonner les éléments de cette histoire fumeuse et les vivifier d'humanité authentique. Cela en un style lucide, dru, âpre et direct, où toutefois naissent spontanément des images toujours évocatrices, des images de poète.
Et, en effet, le romancier que les Dix viennent de tirer d'une obscurité où il se plaisait peut-être, est aussi un poète, comme en témoigne ce beau livre de vers qu'il publia en 1897, Au Seuil de l'Espoir.
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Les mains d'Orlac
Maurice Renard
- Publie.net
- E-styx Anticipation Et Fantastique
- 29 Avril 2012
- 9782814504790
D'abord, c'est sentimental : "Les mains d'Orlac" c'est le film projeté dans "Au-dessous du volcan" et dont l'affiche prendra une telle importance pour le Consul...
Mais pour le plaisir des ces années 20 qui s'ébrouent dans plein de découvertes techniques : la scène initiale de l'accident de chemin de fer est d'anthologie, mais sans cesse les voitures, l'électricité, le cinéma (je ne peux pas en dire trop) viennent multiplier les pistes du roman d'horreur façon XIXe.
Au centre, un pianiste - et les musiques qui passent sont celles de Liszt, Debussy, Ravel. Et un chirugien. Greffer les mains ou le visage, désormais on sait (laborieusement). Ici, c'est la fiction qui accorde au pianiste accidenté les mains d'un homme juste guillotiné.
Alors, quand les crimes qui surgissent semblent tous désigner Orlac comme coupable, et que ces mains qui lui sont étrangères sont incapables de musique, qu'il s'est fait chef d'orchestre dans un bastringue de seconde zone, et qu'il se mêle un peu de Crédit Lyonnais et une grosse prime d'assurance, on n'arrêtera pas la lecture même si le téléphone sonne.
Immense classique, mêlant les mystères du corps aux mystères de la ville, avec un bon zeste d'occultisme pour pimenter l'ensemble, pas étonnant que le cinéma y ait trouvé son bonheur. Et nous le nôtre.
FB
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Les navigateurs de l'infini
J.-h. Rosny aîné
- Publie.net
- E-styx Anticipation Et Fantastique
- 28 Décembre 2011
- 9782814505834
L'oeuvre de J.H. Rosny l'aîné vient de passer en domaine public. Mais, 70 ans après sa mort, avons-nous cessé de le lire, avec ce mélange d'effroi et de malaise qui signe les grandes oeuvres de la science-fiction ?
Etrange, de le voir correspondre avec Conan Doyle, et inventer simultanément avec H.G Wells des thèmes qui nous touchent avec la même urgence aujourd'hui.
Nous savons aujourd'hui que, dans les galaxies voisines, et même dans d'autres confins de la nôtres, des planètes semblent autoriser la formation de la vie. Nous avons découvert la présence d'eau sur Mars, qui garde bien de ses secrets. Ces derniers mois, un équipage d'astronaute s'est entraîné en temps et vaisseau réels à l'accomplissement d'un voyage de reconnaissance. Et nous savons déjà avoir été les artisans de notre irréversible déclin sur notre propre planète.
Questions donc à forte résonance pour nous. Mais quelle étrangeté de voir Rosny l'aîné les affronter dès 1921, avec cette finesse et ce pessimisme qui lui sont propres, et qui résonnent dans sa belle langue. Nous avons aussi appris que nous portons des gènes de l'homme de Néanderthal, et des biologistes d'aujourd'hui tentent de réussir d'improbables clonages : voilà ce dans quoi aussi se risque ce roman suspendu et décalé, précis et prenant, qu'est "Les navigateurs de l'infini".
S'il faut se laisser à nouveau surprendre par Rosny l'aîné, et ne pas le laisser discrètement à l'ombre de la "Guerre du feu" qui touche pourtant aussi un fantasme sensible, c'est bien parce que les problèmes qu'il évoque pourraient bien, à un siècle de distance, se révéler à la fois nos meilleurs rêves et nos risques premiers.
Et c'est pour cela que, par delà le plaisir de la fable, et un roman tendu et visionnaire, nous l'en remercions.
FB -
Les cavités de notre planète sont fort peuplées même si le commun des Terriens l'ignore. Les hommes ont imaginé des terres creuses, des mondes cachés sous nos pieds, des civilisations ayant survécu dans les entrailles de la Terre.
Dans leur monumental essai Les Terres creuses, Guy Costes et Joseph Altairac recensent plus de 2200 textes pour constituer une « bibliographie géo-anthropologique commentée des mondes souterrains imaginaires et des récits spéléologiques conjecturaux ». Plusieurs thèmes peuvent en être dégagés : le récit préhistorique, l'utopie - qui trouve sous terre une nouvelle localisation -, la grotte merveilleuse, le monde intérieur, le tunnel fantastique et/ou extrapolé, la race souterraine, le monde perdu, etc.
Si l'on en croit les romanciers, sous la Terre ont survécu diverses civilisations que l'on croyait disparues : André Armandy présente une civilisation maya dégénérée dans Le Démon bleu (Miss Démon) et Jean Bonnéry une survivance inca (Les Prisonniers de la Montana) en 1925, Maurice Schneider et M.C Poinsot nous racontent la fin de la cité babylonienne cachée dans Sémiramis, reine de Babylone (1926), Albert Bonneau imagine des cavités peuplées de descendants des Égyptiens (La Cité sans soleil, 1927), etc.
Une Ville souterraine, histoire merveilleuse de Charles Carpentier relève de ce que les anglo-saxons nomment les « Lost Race Novel ». En Normandie, à proximité d'Avranches, le héros ne trouve rien de moins qu'une ville en tout point semblable à la Rome impériale survivant depuis l'antiquité.
Une Ville souterraine. Histoire merveilleuse
Pour le cas qui intéresse, c'est à dire la survivance d'une civilisation romaine, le roman de Charles Carpentier fait partie des premiers traitant du thème. Dans le domaine anglo-saxon, on peut citer The Foutain of Arethusa de Robert Eyres Landor (1848),Tarzan and the lost Empire d'Edgar Rice Burroughs (1929) ou The Enchanteress de Cecil H. Bullivant (1932).
En France, Charles Carpentier sera notamment suivi par Camille Audigier dans La Révolte des volcans (1935) qui place sa survivance romaine en Auvergne.
Une Ville souterraine nous entraîne sous le plateau du Châtellier dans l'arrondissement d'Avranches (Manche) sur les pas du narrateur (qui partage nombre de centres d'intérêt avec l'auteur). Le lieu est celui d'une bataille qui opposa le Gaulois Viridovix, chef des Unelles, et son armée à Sabinus pendant la conquête de la Gaule par les Romains. Des légendes locales mentionnent l'apparition d'une fée vêtue à l'antique et de soldats casqués et solidement armés comme les anciennes troupes romaines. Le narrateur décide de les surprendre... et c'est lui qui va être surpris de découvrir la merveilleuse ville souterraine, ses habitants, leurs habitudes et leur vie quotidienne mais aussi les intrigues politiques ou les risques à vouloir introduire de nouveaux concepts et techniques dans une société figée depuis près de deux mille ans.
Le projet de Charles Carpentier n'est pas seulement de distraire le lecteur avec une bonne intrigue. Dans sa préface, il indique : « On entre dans la ville souterraine avec effroi ; on s'y engage avec curiosité ; on la parcourt avec étonnement ; et on regrette de ne pas la connaître davantage, avant de la quitter. Il semble qu'on ne devrait jamais écrire un livre sans chercher à instruire en amusant ; mais il ne serait peut-être pas trop téméraire de mettre cette épigraphe sur la couverture de celui-ci : ICI ON S'AMUSE, ET ON S'INSTRUIT ! ».
Philippe Éthuin
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Albert Robida (1848-1926) avait tous les talents : dessinateur, caricaturiste, directeur de revues, écrivain. Son oeuvre visuelle est célèbre et l'on retrouve régulièrement ses anticipations en images extraites de Le Vingtième siècle, La Vie électrique ou La Guerre au vingtième siècle. Son oeuvre littéraire teintée d'humour est moins connue. Il dessine pourtant, comme avec le crayon, des innovations qui ont la particularité d'être entrées pleinement dans la vie des personnages. Si Jules Verne extrapole, Albert Robida invente véritablement et imagine un futur qui s'est en grande partie réalisé : téléphonoscope, tube pneumatique, guerre scientifique et meurtrière, omniprésence de l'électricité, émancipation de la femme.
Dans « Inoculation du parfait bonheur », il nous raconte l'invention de la « féliciologie », autrement dit la science du bonheur ! Car la science ne peut avoir qu'un but : le bonheur de l'espèce humaine. Mais peut-être n'est-ce qu'un rêve que peut seulement nous apporter la fantaisie d'Albert Robida...
Philippe Éthuin -
Hors de Paris pas d'avenir ?
Futurs de province vous offre quatorze preuves du contraire. Se projetant dans l'avenir, cinquante ans en avant pour les plus ti- mides, mille ans pour les plus audacieux, ces textes rassemblés pour la première fois nous parlent d'urbanisme, d'économie, de démographie, d'industrie, de sport... Ils nous font entrer dans l'imaginaire de défricheurs provinciaux de l'avenir, par- fois célèbres tel Jules Verne, souvent oubliés pour les autres.
Pour Amiens, Flers, Grenoble, Lyon, Marseille, Nantes, Poitiers, Rouen, Tarbes, Toulouse, Vienne - petites et grandes capitales régionales - c'est le rêve d'un futur radieux loin de la métropole parisienne.
La province, doux lieu de l'utopie !
À découvrir également : Paris Futurs ! -
Texte présenté, édité et commenté par Vincent Haegele
Un voyage extraordinaire, car c'est bien de cela qu'il s'agit : trente ans avant Jules Verne, Pierre-Marie Desmarest imagine l'épopée d'un jeune Français, prénommé Isidore, dont le projet s'inscrit plus dans la rêverie métaphysique d'un Cyrano de Bergerac découvrant la Lune que dans les grandes expéditions scientifiques décidées et financées par les États.
1815 : mis à la retraite forcée, Pierre-Marie Desmarest, ancien chef de la police politique de Napoléon Ier tue le temps à Compiègne en écrivant. Son regard de policier exercé le pousse à imaginer ce que sera la civilisation de demain, la nôtre, qu'il place dans une contrée au coeur de l'Afrique, préfigurant sans le savoir le célèbre comics Black Panther. Ainsi naît L'Empire savant, une oeuvre surprenante et protéiforme, dont les degrés de lecture sont innombrables. Sans aucun équivalent pour son temps, classique dans son architecture, ce roman se révèle d'un grand modernisme, oscillant entre science-fiction visionnaire et satire sociale et politique. Desmarest surprend son lecteur par l'étendue de ses connaissances, la fraîcheur de ses remarques et la naïveté feinte de son propos, tout en poursuivant son but et son questionnement : le progrès fait-il le bonheur ? Et comment le pouvoir l'utilise-t-il ? -
Le soleil bleu s'était déjà perdu derrière les montagnes du couchant. Le soleil rouge penche aussi vers ce point, tombeau de toutes les lumières des cieux. Pour cette terre, pour ces lieux toujours ruisselants de clarté, c'était presque la nuit, mais la nuit douce, tropicale et chatoyante.
Si vous levez les yeux au ciel, peut-être apercevrez-vous du côté de la constellation de Cassiopée, un étrange scintillement... la planète Star...
Voici le premier véritable space opera, tombé dans l'oubli et redécouvert par Raymond Queneau, un livre total qui présente l'ensemble de l'univers starien : son système stellaire, sa faune et sa flore, ses satellites, son histoire ancienne et celle de ses civilisations, ravagées par une forme de peste et par des égorgeurs fanatiques. Grâce à l'invention de l'abare, un vaisseau spatial, et sous la conduite de Ramzuel, les Stariens quittent alors la planète mère pour ses satellites. De leur exploration naît la recolonisation de Star menée par les Néo-Stariens et le voyage d'un Tassulien (habitant de l'un des satellites de Star) dans la ville de Tasbar. Le tout est entrecoupé de pièces de la littérature starienne qui forment un ensemble poétique et théâtral extraterrestre inédit.
L'histoire d'une planète sur laquelle brillent quatre soleils, de ses cinq satellites et de leurs habitants, de vaisseaux voyageant entre ces astres, de civilisations qui naissent, se développent, meurent, renaissent, fondant une fédération interplanétaire et créant une culture et une littérature extra-terrestres. Star ou
de Cassiopée est une oeuvre étrange, poétique et protéiforme, un voyage onirique vers un monde lointain. -
Aventures extraordinaires de Trinitus
- rédigées d'après le journal de bord de
L'É
cLair
L'Éclair reprit sa marche, et s'enfonça dans l'abîme. La largeur du tunnel était considérable ; la lampe du bateau, éclairant la masse liquide qui remplissait le gouffre, ne jetait sur ses parois qu'une vague lueur. On y distinguait pourtant quelques actinies et des poulpes, fixés aux aspérités de la pierre. Sur les bas-fonds rampaient des oursins et des crabes ; dans les sombres retraites de la voûte se remuaient confusément des êtres indéfinissables.
Aristide Roger est l'immédiat prédécesseur de Jules Verne. Avec son Voyage sous les flots, il nous entraîne dans des aventures sous-marines à travers le globe, de Calais à la mer des Sargasses, de l'Équateur à l'Antarctique, de l'océan indien à l'Océanie. Il est aussi le premier à utiliser le sous-marin comme un véhicule de l'imaginaire. Son Éclair n'est-il pas, d'ailleurs, le véritable héros de ce classique oublié de la science-fiction française ? -
Injustement oublié, Les Atlantes, aventures des temps légendaires, est l'un des premiers romans de Fantasy épique. Argall, le guerrier barbare épris de la belle Atlante Soroé, combat aux côtés de son frère Maghée, la puissante sorcière Yerra, Reine de l'Atlantide. Mais le pouvoir et l'ambition des puissants, la soif de vengeance du peuple, la conquête de l'immortalité et les intrigues de cour se muent en stratagèmes qui fragilisent l'équilibre d'Atlantis. Philtres magiques et sorcellerie, luttes entre clans et monstres antédiluviens, actes héroïques et amours tragiques, le funeste destin de cette civilisation mythique se noue en un récit aux multiples facettes, loin du manichéisme et de la facilité. Joseph Altairac et Guy Costes dans l'encyclopédie Rétrofictions saluent cette « puissante évocation de la légendaire civilisation disparue » et affirment que « ces deux auteurs ont apporté une force et une ampleur peu communes à leur description ».
Un grand roman d'aventure dans un monde fascinant qui annonce tous les grands cycles de la Fantasy contemporaine.
Illustrations de l'édition originale (1904) de René Lelong. -
Un homme invisible en Bretagne ?
Aux confins des Côtes-d'Armor et du Finistère, au coeur du bocage breton, pays des fées, des lutins et des farfadets, un vieux savant offre l'invisibilité à un vagabond qui en profite pour multiplier les rapines et les larcins. Mais au château de Coat-er-Urlo, une bonne fée veille et tel est pris qui croyait prendre !
Dans le sillage de L'Homme invisible d'H.G. Wells, le feuilleton Les Mystères de Coat-er-Urlo, publié en 1923, était tombé dans l'oubli jusqu'à aujourd'hui et mérite d'être découvert. -
Auteur en 1888 de Dans cent ans ou l'an 2000 qui connut un succès mondial et de multiples éditions en France à partir de 1891, Edward Bellamy propose une suite de ce classique de l'anticipation utopique avec Égalité (Equality). De ce second roman, seule « La parabole du réservoir d'eau » a largement été diffusée dans la presse libertaire et socialiste. Mais bien d'autres aspects du texte sont importants : Bellamy place les femmes à égalité avec les hommes (éducation, mariage, vie professionnelle, revenus, vêtements...), se positionne comme auteur précurseur de l'économie distributive (revenus annuels non capitalisables, propriété d'usage...), questionne la défense de l'environnement, la protection des animaux, l'impact des activités humaines sur la Terre, ainsi que l'unité de l'humanité (chaque habitant parle sa langue maternelle et la langue universelle). Il ne néglige pas non plus les progrès techniques et l'on voit apparaître l'électroscope, les disques phonographiques, les voitures à moteur et les véhicules aériens... Il invente également - il écrit ces lignes en 1897 - une « carte de crédit » qui permet aux citoyens du XXe siècle de régler toutes leurs dépenses.
Pour la première fois, ce texte majeur de la littérature d'anticipation utopique est disponible en français.
Traduction de Paul Zimmermann, revue, complétée et modernisée par Philippe Éthuin. -
Et si Baudelaire avait écrit un hymne aux algorithmes au lieu de son hymne à la beauté ? Et si Jean de La Fontaine avait connu Google, Facebook et Amazon, quelle fable aurait-il choisie pour raconter notre rapport à ces acteurs ? Et quelle morale en aurait-il tiré ? Et si Aragon avait été davantage fasciné par les « données » plutôt que par les Yeux d'Elsa ? Si, plutôt qu'un renard, c'est Google qui avait appris au Petit Prince le sens du mot apprivoiser ?
Anthologie critique réalisée en l'an 4097 pour nous aider à appréhender dès aujourd'hui l'évolution de notre rapport au monde... connecté.
Préface de Lionel Maurel. -
Avoir pour père un homme de la stature de Jules Verne et porter sur ses épaules le statut d'unique héritier du grand écrivain n'est sans doute pas chose facile.
Michel Verne naît en 1861 et connaît une jeunesse tumultueuse qui conduit son père à recourir à l'« incarcération par voie de correction paternelle » en 1875. Michel est embarqué à bord d'un navire et va jusqu'aux Indes, emmenant avec lui les oeuvres de Jules Verne. De rébellion en frasques, d'inquiétudes en scandales, les rapports entre père et fils sont parfois orageux. Pourtant à la fin de sa vie l'écrivain confie à Michel Verne des travaux littéraires constatant les talents de son fils mais lui reprochant son manque de ténacité. Il l'accompagne dans ses tentatives d'écriture.
Certains textes longtemps attribués à Jules Verne - on ne reconnaissait à Michel que des remaniements - témoignent des qualités littéraires du fils. « L'Agence Thompson and Co, L'Éternel Adam et Au XXIX e siècle : la journée d'un journaliste américain en 2889 ont été écrits par Michel Verne, Jules Verne les ayant relus et corrigés avant parution. » affirme Jean-Paul Dekiss
Plusieurs romans achevés à la mort de Jules Verne sont - parfois profondément - réécrits par Michel Verne. L'Étonnante aventure de la mission Barsac est, quant à lui, rédigé par Michel d'après une quarantaine de pages laissées par son père. C'est enfin par le cinématographe que le fils poursuit l'oeuvre de Jules Verne en produisant plusieurs adaptations de ses romans pendant la première décennie du XX e siècle. Michel Verne meurt en 1925.
Zigzags à travers la science est une série de neuf articles publiés par Michel Jules Verne dans le supplément littéraire du Figaro en 1888. Le fils de Jules Verne y développe des fantaisies ou des anticipations relevant à la fois de la causerie scientifique et de la fiction et se rapportant à de multiples thèmes : les transports (un pont sur la Manche ou un express de l'avenir), les communications (la TSF), la médecine et les phénomènes humains (les anesthésiques ou la femme électrique), la guerre de demain (une tourelle rétractable), les animaux (de l'huître à la bécasse). Daniel Compère indique que tout ou partie de ces textes ont été écrits en collaboration entre Michel et Jules et que l'« on peut aussi penser que Michel Verne puise un certain nombre des sujets de ses textes dans les notes rassemblées par son père».
L'ensemble des Zigzags à travers la science n'a été édité qu'une seule fois par la Société Jules Verne en 1993. Seul « L'Express de l'avenir » échappe à l'oubli. Il était temps de rendre de nouveau disponibles ces textes.
Philippe Ethuin, extrait de la présentation. -
C'est une façon de la mémoire : on remonte à soi des morceaux de scènes où l'on se voit jouer, rire à l'objectif, adossé à une barrière ou l'air absent, regardant vaguement au-dedans de soi dans un costume étriqué à la manière du Gilles de Watteau.
Les souvenirs ne sont pas des scènes enregistrées subjectivement par la caméra de nos yeux, mais des images que celui que nous sommes aujourd'hui observe par-dessus l'épaule de celui qu'il était autrefois et qu'il a perdu. Nous sentons bien qu'ici un certain retournement nous regarde. Des paysages, des visages saisis dans leur silence et pourtant comme au bord de se dire. Le deuil que l'on fait de soi-même à chaque instant. Ou plutôt que l'on ne parvient pas à faire, revenant toujours trop tard sur ce mouvement intime qui nous échappe. C'est ce qui hante nos figures.
Pareil silence obscur règne sur nos souvenirs. On ne sait jamais tout à fait de quelle fabrique ils sont issus, ce qu'ils écrivent. Ils lèvent à nos regards des armées de personnages comme chaque jour se lève devant nos yeux l'étrangeté de notre nouveau visage.
Naturellement, le texte par lequel Léa Bismuth accompagne ces figures anonymes d'acteurs de l'histoire s'accorde aux mouvements du temps, aux confessions que l'on fait aux journaux intimes ou aux lettres quand ceux-ci mélangent ce que l'on se dit à soi-même et ce que l'on confie à d'autres. Écrivant, elle s'en remet à cette fragilité, avouant des larmes, des rires, le blanc des neiges, la solitude. Elle se demande alors ce que rejoignent en elle ces figures peintes, cette petite fille bandée qui interrompt son jeu, « immobilisée dans une chorégraphie muette ». Et c'est en lisant Proust qu'elle retrouve l'ambiguïté de ces images dont on ne sait si elles émergent de la mémoire ou de rêves. « Les images choisies par le souvenir sont aussi arbitraires, aussi étroites, aussi insaisissables que celles que l'imagination avait formées et la réalité détruites. »
Ponctué de ces extraits de La Recherche, le texte de Léa Bismuth adopte la forme des vertiges de l'introspection, cheminant au bord des cavités abruptes de la mémoire.
Ce que ces fillettes, ces fratries, ces silhouettes anonymes disent pour soi c'est la perte ; comment une part de nous s'engouffre dans les abîmes du temps et comment cette part justement réclame qu'on la rêve.
Jérémy LIRON -
« Le Raccommodeur de cervelles » nous présente un « chirurgien supernaturel » capable d'opérer le cerveau et de modifier le caractère du patient. Mais on ne change pas la nature de l'être humain sans risque et la femme qui se plaint de la trop forte tendance au libertinage de son mari déchante quand celui-ci ne peut plus la rendre heureuse.
« L'Omnibus aérien » narre le premier voyage d'un couple de bourgeois compagnon de hasard d'une paire de vauriens de la ligne entre la place de la Concorde et la grille du Bois de Boulogne. La description du voyage sert de prétexte à une découverte de Paris par les airs et à se moquer des travers parisiens.
« Encore la fin du monde ! » nous invite à imaginer l'avenir des lettres pour les cinq ou dix prochains millions d'années, rien de moins. Mais tout n'est-il pas qu'un éternel recommencement ?
« Le Journal du dernier Robinson » est la quête de la solitude dans un monde de l'avenir entièrement colonisé par l'Homme. La quête de l'état sauvage, dans une société totalement civilisée et pour une bonne part urbanisée, devient vaine et désespérante. Tristes tropiques ...
« Le Déluge à Paris » montre tout d'abord un Paris disparaissant sous les eaux en l'an 4859 avant d'être redécouvert 3000 ans plus tard par des archéologues qui se perdent en hypothèses parfaitement farfelues pour qui connaît le Paris antédiluvien.
Enfin est adjoint un portrait de l'un de ses contemporains : Jules Verne ... Pierre Véron (1831-1900) s'intéresse à l'avenir et à la science comme nombre de ses contemporains mais reste dans le domaine de l'humour et de la satire parfois grinçante. Et quel étonnement ces nouvelles très brèves, conçues pour la presse...
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De Gustave Marx nous ne connaissons que quelques autres oeuvres parues sous le nom de A. Vémar comme La Grammaire de l'amour, à l'usage des gens du monde et du demi-monde, (éditions Taride, vers 1859), Le Dictionnaire de l'amour à l'usage des gens du monde (éditions Taride, 1876) recueil de chroniques initialement parues dans Le Parisien, et donc Les Misérables pour rire. Nul autre texte que L'amour en mille ans d'ici ne semble être conjectural. Poursuivons un peu notre enquête bibliographique pour trouver une indication au bas du poème « Prussiens... vous n'aurez pas l'Alsace et la Lorraine!1 » donne Nancy pour lieu de résidence et L'Amour en mille ans d'ici met en scène le village alsacien fictif d'Iffendorf dont le nom ressemble fort à Offendorf, commune aujourd'hui située dans le département du Bas-Rhin : Gustave Marx semble donc être natif de l'est de la France.
Depuis Sébastien Mercier et son anticipation utopique L'An 2440, rêve s'il en fut jamais, publiée en 1771, les utopies placées dans l'avenir et accessibles par le rêve ont été nombreuses. Dans L'Amour en mille ans d'ici, publié uniquement en période en 1889 selon l'état actuel de nos connaissances2, G. Marx, propose une de ces anticipations utopiques dont l'originalité est d'être basée sur la Cabale.
L'auteur nous montre une société profondément transformée. L'origine de ce changement est scientifique: le Français Dumont Dartois met au point en 1954 des ailes individuelles abolissant les distances sur Terre puis bientôt à travers le système solaire. D'autres progrès apparaissent comme L'Eau pétrifiante permettant l'érection aisée de bâtiments et tout élément de pierre faisant de la Terre un monde de propriétaires duquel la jalousie et l'envie sont bannies. Peu à peu, tous les biens sont devenus gratuits dans une société où l'argent est inconnu comme dans l'Eldorado voltairien, l'instruction est universelle (et facilement acquise en quelques heures)... -
Le Chat noir
Edgar Allan Poe
- Publie.net
- E-styx Anticipation Et Fantastique
- 18 Mai 2011
- 9782814504615
Qui donc n'aurait pas lu Le chat noir, demande Baudelaire ?
Un de ces textes qui le décideront à se faire le traducteur d'Edgar Poe, et ont assuré l'immense célébrité de l'Américain.
Célébrité évidememment due à l'impacable cheminement de la nouvelle vers sa fin horrifique.
Le coeur révélateur fait partie de ces histoires où Poe joue délibérément avec le crime, l'horreur, le macabre - et en rit, sardoniquement.
Dans Le masque de la mort rouge, on rit moins.
Mais des trois, on se souvient longtemps. -
Qui ne connaît pas le Horla ? Mais êtes-vous sûr que, sur les 11 nouvelles ici présentées, entre folie, cauchemars, mains coupées, morts qui parlent, vous avez déjà goûté l'unique frisson Maupassant ?
Sans jamais oublier les conditions terribles de sa propre mort, la destruction mentale, et qu'il en avait suivi les étapes sur son propre frère, savait à quoi s'attendre.
Alors il revient de façon récurrente à ce qui l'effraie. Le réel n'est plus à sa place. Mais le dérèglement qui s'en induit pour nous-mêmes est toujours au rendez-vous. Quelquefois il ne change même pas le titre : voici deux récits sur La Peur, et deux récits avec main. Et les apparitions, les doubles, les fantômes.
Maupassant se bat avec ses propres démons, et le sait. Alors les voilà rassemblés - la 11ème histoire étant bien sûr, quand même et toujours, le Horla, avec Gustave Flaubert lui-même dans le casting !
FB
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Pour s'en tenir à leurs plus récentes incarnations, ces figures qui ont nom monsieur Teste chez l'un, ou Plume chez l'autre, et plus tard Crab chez encore un autre, ont une fonction bien spécifique : c'est l'écriture, la tentative littéraire elle-même, qu'on envoie marcher dans la société des hommes.
Alors évidemment c'est la société au miroir de l'écriture, et le plaisir qu'on en a. Mais il y a un prix à payer à l'indépendance de cette figure : n'obéissant plus à l'auteur, c'est lui aussi qui passe sur le grill.
Voyez, ici je n'ai employé que des masculins. À la radicalité ou la détermination de l'écriture, ça ne change rien. Mais comment en être sûr, sans justement l'idée qu'un nom au féminin rejoigne les premiers cités ?
Et comme par hasard, la marge c'est l'espace, le blanc, l'écriture par les bords, les ajouts à la vieille bibliothèque de tous.
Voici donc Marge, et les personnages qu'elle-même s'invente et ensuite entrent directement dans son jeu, dont certaine Princesse Apocalypse...
Et nous voilà à revisiter les émissions de télévision littéraires, le statut du poète dans la grande ville, ou même Harry Potter et Walt Disney, qui ne se gêneront pas pour venir croiser Proust ou Chevillard.
Josée Marcotte vit à Québec, et ça s'entend fièrement dans ses histoires : on croise moins impunément l'anglais, les habitudes de l'espace ou de la ville (les « dépanneurs ») ou tel trait linguistique seront un double-fond supplémentaire aux jeux d'écriture. Un peu d'Amérique qui fait du bien.
On vous souhaite bien du plaisir à la découverte : l'acidité et l'insolence se portent bien, ici, dans cette saine trituration des mots. -
Le nom de Joseph Méry, s'il a été bien oublié, surgit parfois au détour d'un essai, d'une anthologie, d'un article de dictionnaire4. Ce polygraphe du XIXe siècle (1797-1866) a beaucoup écrit : satires, théâtre, livrets d'opéra, romans, nouvelles... Une recherche dans le catalogue électronique de la Bibliothèque Nationale de France donne 774 notices et cela ne tient pas compte des innombrables textes parus dans la presse.
Histoire de ce qui n'est pas arrivé est l'une des toutes premières uchronies (la deuxième ou troisième) et pourtant si les textes de Louis Geoffroy (Napoléon et la conquête du monde, 1836) ou Charles Renouvier (Uchronie (l'utopie dans l'histoire) : esquisse historique apocryphe du développement de la civilisation européenne tel qu'il n'a pas été, tel qu'il aurait pu être, 1857-1876) sont régulièrement réédités, la nouvelle de Jospeh Méry n'a jamais été reprise en volume depuis 1859 et donc restée quasiment inconnue.
La date de divergence de cette uchronie «napoléonienne» (bonapartiste serait plus juste) est le 21 mai 1799 pendant le siège de Saint-Jean d'Acre8 ce qui est une originalité9 par rapport à la production habituelle qui se situe plutôt pendant le Premier Empire : que de Campagnes de Russie et de batailles de Waterloo ont été gagnées ! Pour certains, tel Louis Geoffroy, Napoléon est même devenu le maître du monde.
Dans Histoire de ce qui n'est pas arrivé, au titre programme qui est une excellente dé#nition de l'uchronie, remporter la victoire à Saint-Jean d'Acre dans le cadre de la campagne d'Égypte représente le bris du verrou vers l'Orient. Sur notre ligne temporelle les troupes de Bonaparte ont été arrêtées par une vieille tour surnommée « La Maudite » au sujet de laquelle le général corse aurait dit : « Le sort du monde était dans cette tour ». Poursuivons avec une autre citation impériale: « Il n'est point de petits événements pour les nations et les souverains : ce sont eux qui gouvernent leurs destinées. ». « La Maudite » chutant, Bonaparte ne sera pas Napoléon Ier mais un nouvel Alexandre fondant un empire dans les Indes : «